La commission administrative académique du SNES-FSU Créteil s’est réunie le lundi 17 novembre 2025. Elle a voté la motion suivante.
La situation internationale est marquée par les effets de l’arrivée au pouvoir de gouvernements d’extrême-droite dans de nombreux États du monde. Même si l’extrême-droite a connu parfois quelques revers comme à New York ou aux Pays-Bas, elle s’ancre dans le paysage et peut confirmer ses victoires comme en Argentine.
En Palestine, le fragile cessez-le-feu imposé par Donald Trump au gouvernement Netanyahu ne règle pas la situation sur place. Les accrochages se poursuivent régulièrement et plus de 200 Gazaouies ont été tuées par l’armée israélienne, auxquels il faut ajouter les assassinats perpétrés par le Hamas depuis le cessez-le-feu. De plus , les conditions de vie des Gazaouies demeurent très précaires et la famine, reconnue par la communauté internationale en août 2025, reste présente.
En Ukraine, soutenue de fait par les atermoiements de l’administration Trump, la Russie poursuit son offensive militaire visant à consolider ses positions et à imposer ses conditions de paix au gouvernement ukrainien, et provoque maintenant les gouvernements européens. D’autres conflits entraînent des massacres peu évoqués dans les médias français, comme au Soudan ou en République Démocratique du Congo. Le SNES-FSU ne peut délaisser ces sujets et doit porter un discours clair auprès des personnels et de ses syndiquées basé sur : le refus de la logique de guerre, le respect du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, l’importance des négociations internationales pour résoudre les conflits en cours, la possibilité d’une culture de la paix fondée sur la collaboration et la solidarité entre États, l’engagement pour le désarmement, la solidarité avec les organisations syndicales des pays en guerre pour les soutenir et informer leurs ses syndiquées de ce qu’il se passe réellement sur place.
En France, l’extrême-droite, par le biais du Rassemblement national, s’installe de plus en plus profondément dans le paysage politique. Le vote de la résolution exigeant la remise en cause des accords de 1968 entre l’Algérie et la France est un signal que les partis de droite commencent à basculer vers une alliance possible avec le RN et à assumer des positions racistes. Le SNES et la FSU continuent à mettre en avant leurs actions contre l’extrême-droite et à développer leur syndicalisme de transformation sociale en faisant toujours le lien entre les enjeux économiques et sociétaux. Ils démontrent la collusion et la perméabilité qui existent entre l’idéologie néo-libérale et l’extrême-droite dont les idées sont de plus en plus présentes dans les partis de Droite ou chez les Macronistes. Nous devons investir encore plus les mandats féministes, de lutte contre toutes les discriminations et écologistes pour proposer d’autres issues et d’autres alternatives au néolibéralisme et au capitalisme. C’est ainsi que nous pourrons les faire reculer, notamment en informant, formant et mobilisant l’ensemble de nos professions contre cette idéologie mortifère. Dans toutes nos publications, nos stages, nos sites, nos réseaux sociaux, le combat contre l’extrême-droite sous toutes ses formes doit être une priorité.
Les violences extrêmes commises par les forces de l’ordre à Sainte-Soline documentées par Libération et Mediapart sont une nouvelle preuve du dévoiement du monopole de la force légitime et un moyen pour un gouvernement toujours plus autoritaire de réprimer tout mouvement social et toute colère populaire. Il est important de réclamer que la justice soit rendue et que les responsables et les donneurs d’ordre soient sanctionnés et plus largement un changement de doctrine dans le maintien de l’ordre, à commencer par l’interdiction de l’utilisation par la police d’armes léthales. Cela fait des années que nous dénonçons cette doctrine du maintien de l’ordre et les attaques qui sont menées contre le droit à manifester en France depuis 2016. Elles préparent la population à un régime autoritaire qui aura d’autant plus de facilités à s’installer. Le SNES-FSU dénonce la politique du ministère de l’intérieur visant les mouvements sociaux et cherchant à intimider la contestation sociale par l’usage des violences policières.
Les événements au lycée Michelet de Fontenay-sous-Bois, relatés par Mediapart, s’inscrivent dans la même logique. Au moment même où l’on met fin aux errements liés au S.N.U., cette triste affaire nous rappelle que l’ensemble des dispositifs dits du "carré républicain" sont à revoir. Tant qu’on considérera que la promotion de "l’engagement républicain" doit être l’affaire de policiers, de militaires ou de surveillants pénitentiaires, les dérapages de ce genre se poursuivront. L’engagement républicain ne doit pas être réduit à une idée de "défense" ou de "sécurité" mais il doit être plutôt ouvert sur la question plus large du débat critique ou citoyen et de l’engagement civique. Il faut évidemment évoquer toutes les formes d’engagement : l’engagement peut être informel et citoyen ou passer par des formes plus institutionnelles, y compris par l’engagement associatif, politique ou syndical. Quoi qu’il en soit, c’est bien aux équipes éducatives de porter la problématique de "l’engagement", et ce avant tout par la transmission de savoirs émancipateurs, aptes à développer l’esprit critique des élèves et à susciter leur engagement citoyen libre et éclairé
Pour survivre, le gouvernement macroniste de Sébastien Lecornu a mis en scène un accord avec le Parti socialiste, lui permettant de présenter un budget de guerre sociale contre les milieux populaires et les classes moyennes, tout en achevant de diviser les forces de gauche. Le gouvernement a présenté un budget et un budget de la Sécurité sociale qui préservent tous les choix faits depuis huit ans : politique de l’offre, limitation des prélèvements fiscaux pour les plus riches, aides massives aux grandes entreprises, culpabilisation des malades, des femmes enceintes, des retraités qui devront payer. Le débat au Parlement et les quelques miettes accordées au Parti socialiste pour justifier la non-censure ne doivent pas nous leurrer. Certes, le décalage de la réforme des retraites de 2023 va permettre à une partie de nos collègues de gagner un trimestre et nous avons une part dans ce timide recul, mais nous dénonçons les stratégies qui consistent en des annonces de suppressions de réformes qui ne constituent pas des victoires pour les travailleursses. L’objectif du SNES et de la FSU reste l’abrogation de cette réforme et la défense de ses mandats, c’est-à-dire un âge légal de départ à 60 ans et 37,5 annuités pour toutes et tous.
Le SNES et la FSU, dans ce contexte, continuent à porter leurs revendications et leur projet de syndicat de transformation sociale. Il est inacceptable que les plus fragiles paient la facture de la politique de l’offre. Ils exigent un autre budget visant à développer les services publics, seuls à même de permettre de faire reculer les idées les plus réactionnaires à l’œuvre dans notre pays, à rééquilibrer les prélèvements et les impôts pour que les plus riches contribuent en fonction de leurs moyens. Il revendique dans l’immédiat l’annulation des 10% de baisse des indemnités de congé-maladie, le déblocage et un rattrapage des salaires et des pensions des personnels de la fonction publique, le recrutement de fonctionnaires à hauteur des besoins, l’annulation du doublement des franchises médicales et la suppression du décret réformant l’AME.
Dans ce contexte, l’annonce de la suppression de 4000 postes d’enseignantes et la volonté du Sénat d’en supprimer 2 fois plus ne passent pas. En effet, alors que les effectifs ont augmenté dans le second degré à l’échelle nationale de 8029 élèves depuis 8 ans, 8865 postes ont été supprimés. Quand la démographie augmente, on supprime des postes, quand elle baisse, on en supprime aussi ! Si le second degré dans l’académie de Créteil a été plus ou moins épargné par les suppressions, nous avons continué à accueillir plus d’élèves sans moyens supplémentaires, l’évolution du H/E de l’académie sur plusieurs années le démontre aisément. La baisse des effectifs est un levier pour améliorer les conditions d’enseignement mais aussi de travail des enseignantes. A l’échelle nationale, nous nous enlisons dans une crise de recrutement dont chacune connaît l’ampleur avec ces centaines et maintenant milliers de postes non-pourvus au concours mais également dans les établissements. La dégradation de la rémunération et des conditions de travail sont les principales causes du désintérêt des étudiantes pour les métiers de l’Éducation Nationale. Un réel investissement de l’État dans ce domaine est plus que nécessaire au vu du nombre de départs à la retraite d’ici 2030. La récente réforme de l’entrée dans le métier n’est absolument pas à la hauteur des enjeux. Pourtant les revendications de la FSU qui permettraient d’améliorer les conditions de travail et d’enseignement sont largement finançables, il s’agit une fois de plus non d’un problème de dette mais de choix politiques et de société. Nous pouvons en donner quelques exemples dans nos publications : augmentation des professeures de 10 % pour rattraper la perte de pouvoir d’achat : 3,6 milliards d’euros ; la création d’un corps de fonctionnaires d’AESH : 4 à 5 milliards d’euros ; la rénovation écologique du bâti scolaire : 4 à 5 milliards d’euros. En revanche, la taxe Zucman rapporterait 20 milliards d’euros, 2 % des aides aux entreprises correspond à 5 milliards d’euros ; fin du financement de l’École privée : 3 milliards d’euros. Rappelons enfin que le budget de la défense est en passe de dépasser celui de l’Éducation nationale, tout un symbole également.
Le SNES-FSU maintient ici son exigence de ne pas supprimer de poste dans le second degré : la baisse démographique doit servir à faire baisser le nombre d’élèves par classe, particulièrement en collège où nous avons les classes les plus chargées d’Europe.
La logique à l’œuvre dans l’ensemble du gouvernement se retrouve au ministère de l’Éducation nationale : la nomination d’Edouard Geffray marque la volonté de Macron de maintenir à tout prix la ligne politique définie depuis 2017. Certes, certains programmes comme le service national universel ou les classes de prépa-seconde disparaissent du fait de la recherche d’économies. Le bac Blanquer, modifié une nouvelle fois, continue à produire ses dégâts sur les jeunes. Le ministère a tenté de durcir le contrôle de l’évaluation en lycée et tente de l’étendre au collège. Le SNES-FSU ne doit pas abandonner les questions éducation, les collègues restant très attentif-ves à ces sujets. Le SNES-FSU continue à informer la profession et fait le lien entre collège et lycée. Il appelle les personnels à neutraliser les PLE en réaffirmant la liberté pédagogique. Il rappelle ses mandats d’abrogation du Bac Blanquer, son attachement à un baccalauréat premier grade universitaire et le retour à des épreuves terminales, nationales, et anonymes. Il est très attentif à la manière dont l’intelligence artificielle est déployée dans l’Éducation nationale et travaille ses mandats sur le sujet, en insistant sur les écueils (utilisation/moyens) de l’IA dans le domaine éducatif.
Après l’été le plus chaud des trente dernières années, l’ouverture de la COP30 aboutit déjà à un verdict sans appel : l’objectif des accords de Paris de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C ne sera pas tenu. Pire, les déclarations des États montrent qu’on s’oriente plutôt vers un réchauffement à 3,5°C en 2100, ce qui remettrait en cause les conditions de vie sur Terre de l’humanité. Pourtant, après l’épisode de la loi Duplomb cet été, le projet de budget 2026 se contente d’une hausse de 2 milliards d’euros des crédits de l’environnement alors qu’il en faudrait dix fois plus chaque année pour tenir nos objectifs. Dans l’éducation, alors que le bâti scolaire est inadapté, le SNES-FSU a une parole singulière, la poursuite de sa diffusion auprès de la profession mais aussi de l’ensemble de la population est primordiale.
Le SNES-FSU se réjouit de la libération des collègues Cécile Kohler et Jacques Paris après 1277 jours de prison en Iran. Une bonne nouvelle dans un horizon très sombre !
Collège
Docteur Edouard ou Mister Geffray ? Alors que le dernier ministre en date semble voir se présenter comme un homme neuf, faisant l’apologie du dialogue social, nous ne sommes pas dupes. Il est avant tout l’architecte des pires réformes de l’ère Blanquer et sera donc dans la lignée d’une politique pour l’éducation libérale et privée, réactionnaire et autoritaire à rebours de tous nos mandats de lutte et de transformation sociale.
La mobilisation nationale, locale et juridique a déjà porté de sérieux coups au « choc des savoirs ». Mais cette contre-réforme ne se limite pas aux groupes de niveaux. Il s’agit aussi de gagner la bataille contre le caporalisation des personnels.
Au collège, il est bon de rappeler qu’aucun texte réglementaire n’impose de projet local d’évaluation (PLE) malgré les pressions qui se font de plus en plus nombreuses. Il faut résister collectivement à ces allégations qui ne reposent sur aucun texte à valeur réglementaire. La liberté pédagogique des professeures en dépend.
Le SNES-FSU rappelle que le code de l’Éducation prévoit que seules les professeures sont responsables statutairement de l’évaluation des élèves et continuera à marteler ses mandats pour une éducation permettant l’émancipation de toutes et tous.
Élèves allophones
La circulaire de l’académie de Créteil en date du 28 août 2025 prétend répondre aux inquiétudes que l’intersyndicale a exprimées concernant les délais d’affectations des EANA après leur test au CIO, assurant que ce délai ne pourrait excéder un mois. Nous devrions nous en réjouir, cependant cette réponse s’accompagne d’une sévère remise en cause de la circulaire nationale organisant la scolarisation des EANA par à une affectation en UPE2A, en tenant compte de leurs besoins spécifiques. En effet, cette circulaire académique remet en cause ce droit des EANA à l’UPE2A ainsi que la spécificité des UPE2A-NSA. Nous dénonçons fermement les termes de cette circulaire, qui invite à scolariser les EANA complètement et directement en classe banale s’il n’y a pas de place en dispositif UPE2A et de scolariser les NSA en UPE2A au détriment de la spécificité des besoins de ces élèves et des besoins des autres élèves d’UPE2A.
Nous demandons que cette circulaire soit annulée et que l’académie de Créteil ne propose pas moins d’accompagnement spécifique que le cadre national. De plus, ce cadre national prévoit déjà des adaptations pour les situations territoriales particulières, notamment "en milieu urbain peu dense ou en milieu rural", ce qui n’est pas la caractéristique majeure de l’académie de Créteil.
Notre académie se caractérise davantage par le fait d’être un lieu d’accueil et par le nombre important d’EANA qu’elle scolarise, notamment en Seine-Saint-Denis. Ajoutons que nous sommes fiers et fières de notre École quand elle respecte la convention internationale des droits de l’enfant et se donne les moyens de garantir ces droits de manière effective. Nous ne comprenons pas que les dispositifs UPE2A ne soient pas ouverts selon les besoins quand il y a des besoins. Nous demandons l’ouverture de tous les dispositifs nécessaires.
AESH/AED
La série de victoires juridiques des organisations syndicales devant les tribunaux concernant le non-versement de l’indemnité REP/REP+ aux AESH et aux AED est un succès dans lequel le SNES-FSU doit prendre toute sa place. Le SNES-FSU a commencé une grande campagne qui doit être au cœur de nos actions de la période. En effet, la prescription quadriennale nous oblige à aller vite, les collègues devant faire leurs demandes avant le 31 décembre 2025. Cette campagne est importante car nos collègues les plus précaires peuvent récupérer auprès de l’employeur des centaines voire des milliers d’euros. De plus, c’est un levier de syndicalisation.
Le SNES-FSU diffuse par ses différents canaux médiatiques les informations auprès de la profession. Il accompagne les AESH et les AED syndiquées dans leurs démarches auprès des rectorats.
Le SNES-FSU interviendra auprès du rectorat pour obtenir la grille la plus favorable possible pour les AED en CDI et pour leur permettre une mobilité dans un cadre réglementaire et transparent.
Psy-EN, orientation
Les questions de conditions de travail se posent encore dans certains CIO de l’académie soit en terme de locaux ( Aulnay, Epinay, Ivry...), soit en terme de ressources humaines, et rendent complexes l’exercice des personnels.
Les recrutements de Psychologue conseilleres techniques santé mentale ont eu lieu. Le SNES-FSU reste vigilant et interviendra pour faire respecter les textes réglementaires qui concernent les PsyEN, leurs statuts et leurs missions : il n’est pas question de voir imposer dans le cadre des réformes actuelles (Plan Avenir, réforme de la santé scolaire, école inclusive) des missions supplémentaires ou une sélection de missions prioritaires dans un contexte de pénurie de personnels. Pour le SNES-FSU, il n’est pas non plus admissible de voir les PsyEN délestées de missions qui sont les leurs au profit d’autres personnels souvent extérieurs, par exemple des psychologues libéraux, ou du secteur médico-social les réalisent désormais.
Entrée dans le métier
Le recul de la syndicalisation des stagiaires est un sujet de préoccupation pour les camarades du secteur Entrée dans le métier.
Plusieurs facteurs pourraient expliquer cette situation : la baisse du nombre de stagiaires affectées dans l’académie par rapport à il y a quelques années, les discours antisyndicaux tenus par des formateurrices Inspé (pour lesquels il est très compliqué d’obtenir des témoignages précis), la baisse du nombre de stagiaires mi-temps qui fait que l’on voit moins de collègues lors de nos passages à l’Inspé. Ce dernier point complique aussi la constitution d’une liste FSU pour les élections au conseil de l’Inspé qui auront lieu les 2 et 3 décembre prochains : moins d’inscrites, donc moins de candidates potentielles. Le travail en FSU n’est pas des plus simples et nous regrettons le manque de communication autour de ces élections entre les différents syndicats concernés de la FSU.
Le recul de la syndicalisation pourrait également s’expliquer par les actions du Rectorat : tout d’abord l’opacité des affectations cet été à cause de laquelle nous avions beaucoup moins de réponses à fournir aux lauréates que les années précédentes, et l’organisation d’une visio pour la deuxième année consécutive au sujet des mutations interacadémiques, si bien que nos propres formations peuvent perdre en intérêt aux yeux des stagiaires. Il s’agira, dans les mois qui viennent, de s’appuyer davantage sur les S1 et S2 pour relayer nos informations et pour inciter les collègues stagiaires à se syndiquer au SNES-FSU.
Autre sujet d’inquiétude : la directrice d’un des sites de l’Inspé nous demande de prévenir de notre venue en amont, au risque de nous en refuser l’accès si nous ne le faisons pas. Elle prétexte la possibilité de mettre des tables à notre disposition et d’éviter une présence syndicale trop importante sur certaines journées. Nous avons pris le parti de ne pas satisfaire cette demande. Nous avons en outre sollicité une audience auprès de la directrice de l’Inspé pour aborder la mise en œuvre de la réforme de la formation initiale et des concours mais aussi les actions et discours anti-syndicaux qui augmentent. Cette rencontre aura lieu la semaine prochaine.
Pour finir, nous avons pour l’instant peu de sollicitations de la part de candidates aux concours, ils et elles ne nous connaissent pas vraiment et ne nous identifient pas encore comme des interlocuteurrices vers qui se diriger ou bien ils et elles se tournent davantage vers le SNES national.
Malgré ce bilan d’étape en demi-teinte, nous continuons notre travail d’accompagnement syndical et la journée de stage organisée mardi 18 novembre autour des enjeux de l’année de stage et des mutations inter en constitue un temps fort.
Femmes
Un an après le procès des viols de Mazan, le parlement a validé le 29 octobre 2025 la modification du code pénal pour intégrer la notion de consentement, en plus des quatre autres critères que sont la violence, la contrainte, la menace ou la surprise. Le texte précise que le consentement doit être « éclairé, spécifique, préalable et révocable », et ne peut être réduit du seul silence ou de l’absence de réaction de la victime. Ainsi l’article 222-22 précise que « constitue une agression sexuelle tout acte sexuel non consenti commis sur la personne d’autrui ou sur la personne de l’auteur, ou dans les cas prévus par la loi, commis sur un mineur par un majeur. » Il sera indispensable de sui sa mise en œuvre afin que cet ajout de la notion de consentement dans la définition du viol ne se retourne pas contre les victimes mais vienne enfin garantir une réponse judiciaire à la hauteur.
Retraitées
Le 6 novembre, les retraitées étaient à nouveau mobilisées à la suite du 10, 18 septembre et 2 octobre. C’était une journée d’action importante qui a participé à la construction du rapport de forces nécessaire pour peser sur le débat parlementaire et imposer au gouvernement les revendications des retraitées en matière de pouvoir d’achat et d’accès à la santé. Iels seront présentes avec les actifsves le 2 décembre pour continuer à affirmer leurs exigences.
Dans le cadre du déploiement de la Protection Sociale Complémentaire (PSC) à partir du 1er mai 2026 pour les actifsves, les retraitées auront le choix de rester à la MGEN. en optant soit pour le contrat collectif des actifsves, soit pour un contrat individuel « spécial retraitées » que la MGEN proposerait, ou bien quitter la MGEN.
Tout en restant sur nos mandats de 100 % Sécu, nous serons en soutien des retraitées qui vont s’interroger sur le choix à faire. Nous craignons que les retraitées soient défavorisées en optant pour des contrats individuels financés par les seules retraitées dont les cotisations risquent d’augmenter au fil des ans. Nous préférons leur conseiller de prendre le contrat collectif du groupe MGEN-CNP, même s’il risque d’augmenter lui aussi, afin de contraindre ce groupe à la solidarité intra et intergénérationnelle que nous défendons qui était aussi celui de la mutualité à son origine.
Protection sociale complémentaire
Fermement attachées à la défense du 100 % sécu ( mandat du SNES et de la FSU) seul dispositif vraiment protecteur et solidaire, correspondant à l’esprit de la création de la Sécurité sociale, nous dénonçons toute forme de marchandisation de la santé et d’inégalités générées par la place grandissante des PSC. Le SNES-FSU profite de la période de mise en place de la PSC pour diffuser massivement ses mandats du 100% Sécu en démontrant en quoi la multiplication des protections sociales complémentaires sont des attaques contre la Sécurité sociale. La priorité de l’organisation syndicale doit être de défendre ses mandats : financement de la Sécurité sociale par la cotisation, niveau de la cotisation selon ses moyens (comme c’est le cas pour la Sécurité sociale et comme cela l’était à la MGEN) et refus d’un niveau de cotisation en fonction du risque que représenterait l’assuré, prise en charge à 100% des soins, défense du principe de répartition des cotisations, solidarité intergénérationnelle. Le SNES-FSU revendique le recouplage des volets santé et prévoyance eu un seul contrat pour toutes.
Concernant le conseil aux collègues dans leurs choix personnels, le SNES-FSU diffuse du matériel d’information, comme il a déjà commencé à le faire, organise des visios et des heures d’informations syndicales dans lesquels il diffuse ses mandats. Il réserve les conseils personnalisés aux syndiquées.
Action
Les succès du 10 septembre et du 18 septembre, particulièrement dans l’académie de Créteil, démontrent que la profession est prête à se mobiliser pour mettre en échec le projet de budget 2026. Cette pression est d’autant plus nécessaire pour peser sur toutes les forces politiques et imposer nos mandats et les revendications de nos collègues. Cependant, le 2 octobre a été plus difficile, du fait du délai important entre les deux dernières mobilisations et de la confusion autour de l’arrivée au pouvoir de Sébastien Lecornu. Ce type de mobilisation saute-mouton, que nous nous sommes imposé pour maintenir l’intersyndicale à huit, est de plus en plus critiqué par la profession qui souhaitait rebondir beaucoup plus vite et mettre le gouvernement sous pression dès le mois de septembre. La date du 2 décembre, proposée par la CGT et ralliée par la FSU et Solidaires, s’annonce difficile et elle ne sera pas suffisante. Nous avons besoin d’un plan d’action précis que nous pouvons présenter à la profession. Par conséquent, le SNES-FSU décide :
- de continuer à porter ses revendications auprès de la population, de l’intersyndicale et des forces politiques : un autre budget 2026, un déblocage des salaires et des pensions et le rattrapage des pertes de pouvoir d’achat depuis 2011, l’abandon des jours de carence et du 10% sur les indemnités de congé-maladie, le rétablissement de la GIPA, l’annulation du doublement des franchises médicales et des attaques contre l’AME ;
- d’appeler les personnels à participer massivement à la grève interprofessionnelle du 2 décembre 2025 et à manifester partout en France ;
- de faire le lien avec les organisations de jeunesse ;
- d’appeler les S1 à organiser dès maintenant des HIS/assemblées générales pour discuter des suites de l’action sous toutes ses formes, y compris la grève, pour installer la mobilisation dans la durée ;
- de mettre en débat dès maintenant une période de grève plus longue, annoncée à l’avance et préparée, visant à mettre en échec le projet de budget, dans le cadre intersyndical le plus large possible.
Le SNES-FSU fait campagne sur les questions d’éducation, et particulièrement sur les suppressions de postes, les attaques sur la liberté pédagogique des collègues concernant l’évaluation, le choc des savoirs et la réforme des lycées et du baccalauréat. Il rappelle ses mandats d’abrogation des réformes du lycée, du baccalauréat et la fin de Parcoursup. Il exige l’abandon des suppressions de postes dans le système éducatif dans le budget 2026.
Le SNES-FSU développe son travail de lutte contre l’extrême-droite. Il propose des stages syndicaux aux militantes et aux collègues. Il médiatise ses analyses sur le programme des extrêmes-droites de manière large, en direction des collègues comme de l’ensemble de la population. Il est urgent de nous organiser parce que les actions de l’extrême droite se multiplient dans l’ensemble du pays. L’entrée au gouvernement de ministres issus de partis d’extrême-droite constituerait le franchissement d’une ligne rouge et le SNES-FSU appellerait alors les collègues à se mobiliser immédiatement sous toutes les formes qui se présenteraient.
Le SNES-FSU Créteil soutient la journée de mobilisation des personnels de l’Education nationale des lycées du 93 du 19 novembre pour la régularisation de nos élèves sans papiers et de leurs familles.
Le SNES-FSU soutient et appelle à participer aux rassemblements et mobilisations, pour l’arrêt du génocide perpétré par Israël à Gaza, la fin des massacres et un cessez-le-feu immédiat, l’accès à l’aide humanitaire et sanitaire, la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens et de tous les otages israéliens détenus par les groupes armés palestiniens, la suspension de l’accord d’association entre l’UE et Israël, une paix juste et durable entre Palestiniennes et Israéliennes, par le respect du droit international. Il exige de la France qu’elle reconnaisse le plus rapidement possible l’État de Palestine.
Engagé pour les droits des femmes, le SNES-FSU appelle à se mobiliser lors des actions organisées autour du 25 novembre pour la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes et appelle à manifester en solidarité avec et pour les femmes du monde entier, en hommage à toutes les victimes de la violence machistes.et pour dénoncer ces violences et l’impunité des agresseurs. Les violences sexistes et sexuelles surviennent partout et tout le temps, et dans tous les milieux sociaux : ce 12/11/25 on dénombrait 140 féminicides depuis le début de l’année, 225 000 femmes sont victimes de violences de la part de leur conjoint ou ex-conjoint, 1 femme est victime de viol ou de tentative de viol toutes les 6 minutes, 1 femme sur 3 déclare avoir été victime de harcèlement sexuel sur son lieu de travail. Ces violences trouvent racine dans le patriarcat et se situent au croisement de plusieurs systèmes d’oppressions. Par ailleurs ; les femmes les plus touchées par ces violences sont celles qui souffrent déjà de multiples oppressions : les femmes victimes de racisme, d’antisémitisme, d’islamophobie, les femmes migrantes, sans papiers, les travailleuses précaires, les femmes sans domicile et autres femmes précarisées, femmes en situation de handicap, les femmes lesbiennes et bi, les femmes trans, les femmes en situation de prostitution, et celles victimes de l’industrie pédo et pornocriminelle.
Sans politique publique à grands moyens, sans prévention et sans éducation, les garçons et les hommes continueront de perpétrer des violences.
Le SNES-FSU exige :
- Une loi-cadre intégrale contre les violences, comme en Espagne ;
- 3 milliards d’euros nécessaires pour la mettre en œuvre ;
- une Éducation à la Vie Affective Relationnelle et à la Sexualité (EVARS) effective partout ;
- l’arrêt immédiat de la baisse des financements et un rattrapage du budget des associations qui accompagnent les victimes et assurent l’éducation populaire sur les questions de violences et d’égalité femmes-hommes.
Contre les violences faites aux femmes et aux filles, les violences sexistes et sexuelles, manifestons partout le samedi 22 novembre 2025 et le mardi 25 novembre 2025.
Vote : Pour 20 Contre 0 Abstention 0 NPPV 0
