3 décembre 2019

actu des établissements

Les E3C : drame prévisible pour nos élèves.

Des enseignant-e-s de langues vivantes du lycée Paul Eluard de Saint-Denis écrivent au Recteur de Créteil concernant la catastrophe annoncée de la mise en place des Epreuves Communes de Contrôle Continu (E3C).

"Monsieur le proviseur, Mesdames et Messieurs les IA-IPR de langue vivante, M. le recteur,

Nous, enseignantes et enseignants de langue vivante du lycée Paul Eluard (Saint-Denis) tenons à vous faire part de notre inquiétude quant à l’épreuve d’E3C prévue au lycée début février (compréhension orale et expression écrite).

Sans accès à une banque de données, nous n’avons pu jusqu’ici préparer sereinement et efficacement nos élèves à cette épreuve.

Par ailleurs, les « sujets 0 » proposés nous semblent excessivement difficiles pour des élèves de première, surtout pour les élèves des filières technologiques.

De plus, le document « Organisation des épreuves communes de contrôle continu » produit par l’Education nationale en octobre 2019 indique qu’il ne faudrait pas préparer nos élèves à cette épreuve, et notamment à son format très spécifique. Ce document précise en effet :

L’évaluation continue des élèves ne doit pas donner lieu à des périodes successives de « bachotage » : elle accompagne le lycéen dans son parcours et permet de vérifier naturellement sa progression. Inscrites dans le cours normal de sa scolarité, les épreuves communes lui permettent de cumuler régulièrement ses acquis pour l’obtention du baccalauréat.

Il nous semble irresponsable et injuste de présenter nos élèves à un examen sans préparation particulière aux épreuves qui les attendent, quand on sait les problèmes que posent ne serait-ce que la compréhension d’un énoncé ou la gestion du temps lors d’une épreuve.

Il est ainsi à craindre que les résultats à cette épreuve soient catastrophiques. Cela, d’autant plus que de nombreuses et nombreux collègues sont en arrêt, victimes d’un épuisement professionnel en partie provoqué par la surcharge de travail liée aux réformes du baccalauréat.

Nous choisissons donc de vous écrire pour vous signaler le drame à venir pour nos élèves, conséquence de la précipitation avec laquelle la réforme du baccalauréat est menée, et de l’impréparation chronique qui en résulte.

Nous vous enjoignons de prendre les mesures nécessaires pour éviter ce drame prévisible et évitable, y compris le report ou l’annulation de cette épreuve.

Cordialement,

des enseignantes et enseignants de langue vivante du lycée Paul Eluard (Saint-Denis)"