Le piège des HSA
– Elles masquent l’emploi quand elles représentent un certain nombre d’heures dans les établissements. A ce titre le gouvernement a prévu à la rentrée 2021 de « remplacer » 1847 emplois par des HSA : c’est le « travailler plus pour recruter moins ». Sarkozy avait aussi utilisé cette méthode (JM Blanquer était à l’époque Directeur Général de l’Enseignement Scolaire, la méthode, il la connaît) !
Un rappel lorsque les HSA relèvent d’ajustements il n’y a pas de problème majeur. C’est quand elles remplacent des postes que ça se complique.
– Elles dégradent les conditions de travail et la santé des personnels. Quand les effectifs de classe explosent, que les missions se multiplient, que les exigences sont de plus en plus lourdes, les
injonctions de plus en plus nombreuses… il faudrait disposer de plus de temps. Les heures supplémentaires avec tout ce que cela comprend (classes, réunions…) alourdissent encore la charge de travail. A cette logique de suppression de poste qui implique une augmentation de la charge de travail des personnels, nous opposons « le travailler moins pour travailler tous et travailler MIEUX ».
Avoir du temps de concertation, s’investir au CA, dans les commissions, dans la vie de l’établissement… sont autant d’engagements pour le service public qui nécessitent de ne pas imposer d’heures supplémentaires aux personnels. Certaines HSA entraînent de plus des compléments de services inacceptables.
– Elles permettent d’entretenir la dévalorisation du métier. En proposant aux collègues de « travailler plus pour gagner plus » le ministère tente d’étouffer les revendications pour une juste revalorisation salariale au regard de nos qualifications. Nul doute que s’il n’y avait pas d’HSA comme perspective individuelle de revalorisation, tous les enseignants agiraient fortement sur la question salariale. Ces heures permettent également de sous entendre, qu’il est possible d’avoir un service important tout en fournissant un travail de qualité équivalente pour les élèves .
– Elles renforcent les inégalités ! « Dans le second degré, public comme privé, les hommes perçoivent en moyenne 27 % (dans le public) à 23 % (dans le privé) de primes de plus que les femmes. En particulier, les hommes ont une plus grande propension à effectuer des heures supplémentaires, percevant, en moyenne tous corps confondus 47 % (dans le public) à 44 % (dans le privé) de rémunérations pour heures supplémentaires de plus que les femmes. Ils exercent également davantage de fonctions rémunératrices » Bilan social du ministère 2019-2020.
– Elles atteignent la limite du « travailler plus » ! Un rapport du Sénat (19/11/2019) a montré que nombre d’heures supplémentaires n’étaient pas prises par les personnels. Extraits : « LE RECOURS AUX HEURES SUPPLÉMENTAIRES SEMBLE ATTEINDRE SES LIMITES le rapporteur pour avis constate que les heures supplémentaires budgétées ne sont pas consommées. Ainsi, 12,3 millions d’euros de crédits pour les heures supplémentaires n’ont pas été consommés en 2019. D’ailleurs, lors de l’audition du SNPDEN-UNSA, Florence Delannoy, secrétaire générale adjointe, soulignait la difficulté des chefs d’établissements à trouver des professeurs pour assurer ces heures supplémentaires, depuis trois à quatre ans. » En 2019/2020 18 millions avaient été rajoutés en heures supplémentaires, ce sont donc 66 % de cet ajout qui n’a pas été consommé (et donc économisé par le ministère).
Le rectorat affirme aux chefs d’établissement que les pondérations viennent en plus des 2 HSA, cela est faux et a été jugé par le conseil d’état comme irrecevable en 2015 alors qu’une seule à l’époque était imposable.
Notre maximum de service comprend nos heures d’enseignements + les pondérations.