Dans la situation complexe actuelle, du fait de leur situation souvent très précaire, les élèves allophones nouvellement arrivé.e.s scolarisé.e.s en classes d’accueil (UPE2A) sont particulièrement fragilisé.e.s et les premier.e.s à subir les conséquences du confinement, tout d’abord dans l’accès à la nourriture. Parfois, certain.e.s élèves ne mangeaient qu’un seul repas équilibré par jour, à la cantine de leur établissement.
Certaines familles d’élèves dépendent de structures sociales qui peinent à fonctionner du fait du confinement. Certain.e.s mineur.e.s non accompagné.e.s, vivant en hôtel ou en foyer, doivent se déplacer jusqu’à l’association dont elles ou ils dépendent et qui ne se trouvent pas toujours près de chez eux, se mettant ainsi en difficulté avec les forces de police.
De plus, de nombreux.ses élèves allophones nouvellement arrivé.e.s sont logé.e.s dans des appartements, foyers ou hôtels dans lesquels la promiscuité est plus grande qu’ailleurs, rendant très difficiles les conditions de vie confinées.
Qui plus est, la continuité pédagogique est rendue quasiment impossible pour ces élèves-là. Beaucoup d’entre elles.eux n’ont que leur téléphone, voire aucune connexion Internet, ce qui complique d’autant l’enseignement à distance, surtout étant donné leur fragilité linguistique. Ils peuvent aussi difficilement recevoir l’aide de leurs parents, a fortiori encore davantage pour nos nombreux.ses élèves mineur.e.s non accompagné.e.s.
Ces élèves ne disposent que d’une année en classe d’accueil en (UPE2A) pour se mettre à niveau avant d’être inclus.e.s en classe ordinaire. Celle-ci a déjà été rabotée par les retards d’affectation en début d’année et le mouvement de grève qui a commencé le 5 décembre. Dans ce contexte, nous demandons que les élèves puissent avoir droit à ce temps nécessaire manqué en UPE2A à la rentrée et que les UPE2A nécessaires soient créées ! Les élèves allophones n’ont pas à subir les conséquences de ce contexte !
Malgré la demande commune des syndicats de reporter les instances, comme les commissions d’orientation, aucune annonce de report du calendrier des instances n’a été faite. Or, nous savons très bien qu’en maintenant ce calendrier, les élèves n’ont pas eu le temps de réfléchir convenablement à l’orientation, les procédures électroniques sont souvent inaccessibles pour les familles défavorisées, les équipes éducatives vont se retrouver noyées de travail, dans une précipitation, peu propice à une vraie réflexion...
La DSDEN du 93 et le Rectorat de l’académie de Créteil semblent donc suivre leur calendrier d’organisation de la rentrée prochaine, comme si de rien n’était. Et dans le même temps, ils suppriment encore des heures d’enseignement adapté en UPE2A lycée, 11h supprimées par dispositif ! Ce qui va encore davantage fragiliser ces élèves ! À ce jour, nous n’avons pas reçu de réponse satisfaisante de l’administration pour créer le nombre d’UPE2A nécessaires pour scolariser les nombreux.ses élèves en attente, et ceux.celles qui ont besoin d’une poursuite de scolarité dans ces dispositifs. (UPE2A et dispositifs pour élèves non scolarisé.e.s antérieurement, NSA, en lycées).
Nous ne savons pas non plus si les élèves passeront leur premier diplôme élémentaire de langue française, le DELF dont la première session est prévue le 7 mai. Quoiqu’il en soit, les élèves doivent pouvoir passer l’examen à une date ultérieure..
Face à des années de réformes destructrices et de diminution de moyens dans les services publics, le gouvernement doit entendre les revendications des agents, qu’ils.elles soient des hôpitaux, ou des écoles républicaines.
Pour ce qui concerne les UPE2A, nous demandons les créations immédiates de postes ainsi que le rétablissement des heures perdues de soutien, le droit à la poursuite de scolarité en UPE2A, le report des différentes instances, comme les commissions d’orientation et l’examen du DELF.