Le fait que le gouvernement prétende que sa priorité est l ?éducation ne doit pas laisser penser que chacune de ses mesures est forcément un progrès incontestable.
Ainsi des contrats d ?avenir. Ils sont une mauvaise idée en ce qui concerne la formation des étudiants se destinant aux métiers de l ?éducation. Ceux-ci devront exercer des missions proches de celles des AED ou pourront être utilisés comme moyens d ?enseignement. Quand on sait que travailler en plus d ?étudier rend plus difficile l ?obtention d ?un diplôme ou d ?un concours, ce genre de formation, comme c ?est déjà le cas avec les masters en alternance mis en place par Châtel, risque de faire entrer de nombreux collègues dans la profession par la voie de la précarité : diplômés mais ayant échoué aux concours, ils viendront renforcer le vivier de contractuels.
On est loin de la conception des pré-recrutements du SNES-FSU : ces contractuels de droit privé, en plus d ?être une variable d ?ajustement pour les Rectorats, ne cotiseront pas pour leur retraite et ne toucheront que 900 ??, c ?est moins que ce que touche un boursier travaillant en tant qu ?AED à mi-temps !
Mais ces contrats sont également une très mauvaise idée pour l ?Etat. Dans le privé, les emplois aidés seront financés en partie (à hauteur de 75% dans le cas de contrats d ?avenir) par le budget de l ?Etat, ce qui s ?ajoute aux milliards d ?exonérations de cotisations sociales déjà accordées aux entreprises. Et avec quelle perspective pour ces jeunes au bout des trois ans de contrat ? En ce qui concerne l ?éducation, ils sont un mauvais pari que le gouvernement fait pour résoudre la crise du recrutement des professeurs : ceux-ci seront encore moins bien formés et beaucoup galéreront pour arriver aux concours et les obtenir.