11 juin 2018

la carrière et les muts

Déclaration du SNES FSU en ouverture de la FPMA mouvement intra 2018

Non à la suppression du paritarisme !

Vendredi 25 mai, le gouvernement a présenté aux organisations syndicales représentatives ni plus ni moins qu’un projet de suppression du paritarisme : suppression de toute compétence des CAP (commission administratives paritaires) sur les actes de mobilité et mutation ainsi que pour les questions de disponibilité, détachement. Les CAP ne seraient plus consultées sur les promotions : elles recevraient juste « la liste des agents retenus par l’autorité de gestion ». Le projet gouvernemental représenterait un bouleversement complet du fonctionnement actuel de la Fonction publique ouvrant la porte à l’arbitraire et à l’opacité en matière de gestion des personnels. En attaquant le paritarisme, le gouvernement s’attaque d’abord et avant tout aux droits des personnels et leur statut. Mutation, avancement...Loin d’être des chambres d’enregistrement, les CAP sont le lieu de nombreuses corrections du projet initial de l’administration. Seul.es les commissaires paritaires du SNES-FSU effectuent le travail de préparation colossal qui permet de repérer de manière systématique les erreurs de l’administration. Ce travail est, certes, rendu possible par le nombre des élus SNES-FSU, majoritaires. Mais il est surtout le reflet de la conception du paritarisme qui nous est propre : Nous représentons l’ensemble de la profession. Le travail mené en CAPA porte sur l’intégralité des collègues concernés. Les collègues syndiqués ont bien sûr accès à des informations supplémentaires (barres, envoi systématique aux syndiqués des résultats les concernant), mais le travail syndical des élus SNES-FSU ne se résume pas à la vérification et la communication des résultats des syndiqués. Le paritarisme est pour le SNES-FSU un élément clé de l’action syndicale : à travers les actions menées en CAP, les élus du SNES-FSU défendent certaines garanties liées à notre statut d’agents de la fonction publique d’État , en veillant notamment pour chaque opération de gestion à la transparence et à l’égalité de traitement.
Loin de l’image parfois véhiculée d’un travail technique, voire redondant avec celui de la machine, l’action des élus du SNES-FSU est d’abord politique et revendicative. Nombreux sont les exemples, ces dernières années, d’avancées obtenues de haute lutte par les commissaires paritaires du SNES-FSU dans l’académie. Le principe d’un barème permettant l’accès massif à la hors-classe des collègues certifiés du 11e échelon, … Toutes ces victoires sont à porter au crédit de l’action du SNES-FSU en CAP . Voilà ce que le gouvernement cherche à faire disparaître : un système dans lequel chaque collègue est certain de voir ses droits respectés, un système dans lequel le SNES-FSU bataille pour améliorer la situation individuelle et collective des personnels. L’objectif est clair : mettre à mal le statut de Fonctionnaire, ouvrir la porte à l’arbitraire et l’opacité, soumettre l’individu au fait du prince. Le paritarisme, garant des principes fondateurs de la Fonction Publique, est ainsi foulé aux pieds par un gouvernement qui confirme sa volonté de démanteler toutes les protections collectives dont bénéficient les individus dans notre modèle social.
Depuis plusieurs mois nous dénonçons collectivement la loi ORE, ses effets négatifs sur l’accès de toutes et tous aux formations du supérieur, et les conditions de sa mise en œuvre dans la précipitation. Après les 6 mois de mise en place de l’usine à gaz Parcoursup, nos craintes et nos alertes répétées s’avèrent totalement fondées. Alors que le Ministère de l’Éducation Nationale annonçait, à la publication des premiers résultats de Parcoursup, que 50% des élèves y avaient reçu au moins une réponse positive, ce pourcentage est plus faible dans l’académie de Créteil (42,4% en Seine-et-Marne, 45,3% en Seine-Saint-Denis, 54,8% dans le Val-de-Marne). C’est ce que montre le sondage réalisé par le SNES-FSU Créteil auprès de ses sections d’établissement publié le 28 mai. 45% des élèves qui avaient formulé un vœu en université dans une filière dite « non sélective » étaient même sur liste d’attente. 
Notre académie subit une fois de plus les discriminations qui s’opèrent au détriment des élèves cristoliens. C’est dans les séries technologiques que les résultats sont les plus mauvais : seuls 1/3 des élèves de STMG et ¼ des élèves de STI2D avaient une réponse positive.
Au delà de son caractère injuste, Parcoursup se révèle aussi d’une grande cruauté pour les élèves et leurs familles, dont beaucoup restent sidérés par le sort qui leur est fait. L’affichage des rangs sur la liste d’attente et l’évolution très lente de ces classements ne cessent de les renvoyer à l’idée d’un échec personnel, à quelques jours du baccalauréat.
Cette première génération passée par Parcoursup, qui a vu les règles de l’affectation post-bac bouleversées après son entrée en terminale, est décidément bien maltraitée par la réforme Blanquer-Vidal. Après des mois de communication gouvernementale sur le choix des jeunes, sur leur maîtrise des parcours et sur la fin du tirage au sort, tout le monde se retrouve face à la dure réalité : il n’y a pas les places suffisantes pour accueillir chacun.e dans une formation post-bac correspondant à ses choix d’orientation… Nous sommes partie prenante de la bataille contre Parcoursup, la loi ORE, les lois Blanquer de réforme du baccalauréat, du lycée et les réformes qui s’annoncent pour la voie professionnelle. Cette sélection à l’entrée à l’université, outre qu’elle remet en cause le Baccalauréat comme diplôme d’accès de droit aux études supérieures, va renforcer une concurrence inutile et nocive au service public, entre universités qui sélectionneront beaucoup et celles qui sélectionneront peu ou pas. Cette situation engendrera ici des taux de réussite artificiellement élevés, ailleurs des taux faibles, avec comme conséquences des réputations tout aussi artificielles, et les dérives perverses qui en découleront…

Les premiers résultats d’admissibilité des concours du second degré de l’enseignement CAPES, agrégation, CPE, Psy-ÉN montrent que la crise de recrutement persiste dans certaines disciplines. En effet en lettres classiques il y a 78 admissibles de moins que le nombre de postes ouverts au CAPES, 47 de moins en allemand ; autant de postes perdus avant même les épreuves d’admission.
Dans ces deux disciplines le nombre d’admis sera donc faible. Aux CAPES de lettres modernes, anglais, mathématiques, il y a moins de deux admissibles par poste, il est donc à craindre que, cette année encore, tous les postes ne soient pas pourvus. Pourtant dans ces disciplines, le nombre d’inscrits serait suffisant mais un inscrit sur deux ne se présente pas aux écrits faute de pouvoir les préparer dans de bonnes conditions. Le ministre n’a ni créé les pré-recrutements ni attribué les aides, les bourses, qui permettraient aux candidats de se consacrer pleinement à la préparation des concours.
D’autre part, l’an passé plus de 700 postes n’ont pas été pourvus parce que des candidats ont été admis à deux concours et que leur désistement n’a pas été comblé. Nous appelons chaque jury des concours où tous les postes sont pourvus à établir une liste complémentaire pour pallier les doubles admissions de 2018.C’est une rentrée 2018 très dégradée qui se profile. Plus de 2 600 postes ont été supprimés aux concours du second degré et les concours externes, même avec des postes en baisse, risquent de ne pas faire le plein. À la rentrée 2018, c’est une diminution d’au moins 4 500 stagiaires qui se dessine alors que les collèges et les lycées accueilleront 36 000 élèves de plus. Enfin, avec 1 625 postes non pourvus aux concours réservés, ce sont de nombreux contractuels qui ne pourront être titularisés. Concernant notre académie, le nombre important de postes vacants dans plusieurs disciplines illustrent bien le constat dressé précédemment de la perte d’attractivité de nos professions (ex. 117 postes vacants après mouvement en mathématiques).
Pour ce qui concerne maintenant le bon déroulement de nos travaux dans le cadre de la FPMA. Nous avons constaté cette année des distorsions entre le mauve et le rose. Des barèmes ou des vœux différents sont apparus qui ne figuraient pas au tableau de modification post GT. Une participation est apparue au mauve de mathématiques non évoquée jusqu’alors, nos échanges ont permis de comprendre ce retard d’information. La non création de la SGT au LP Nicolas Ledoux, pourtant annoncée au GT Barème a entraîné des modifications de projets pour les collègues affectés en anglais notamment. Sauf erreur de notre part, nous n’avons pas reçu de bleu en version papier utile à notre vérification de l’implantation des postes en documentation et techno. En sciences physiques, nous vous avons signalé un problème sur la pile au vert de la SGT du LP Lino Ventura à Ozoir. Certains demandeurs, n’ont pas été intégrés dans cette pile alors qu’ils pouvaient y être affectés car l’établissement était étiqueté comme un LP.
Certains collègues auront probablement la mauvaise surprise d’apprendre que leur affectation est assortie d’un complément de service. Tout en rappelant que ces situations doivent demeurer exceptionnelles, il est indispensable que ces informations soient actées lors de la FPMA.
Nous renouvelons notre demande de réouverture du serveur SIAM afin que les collègues TZR nommés en extension puissent saisir leurs préférences. Si cela n’est pas possible, nous souhaitons que ces préférences soient malgré tout prises en compte par mail par exemple. De même, selon les textes officiels, nous rappelons que les collègues doivent prendre connaissance de leur établissement de rattachement lors de leur arrivée sur ZR. De même nous contestons de nouveau le redécoupage des GEO opérés dans les départements 93 et 94, nous réclamons un maillage plus fin du territoire pour une meilleure qualité du remplacement notamment. Enfin en lien avec cette remarque, nous nous opposons catégoriquement à la perspective de suppression du vœu GEO, déterminant dans le choix des collègues.