23 novembre 2015

[Archives]

Texte de la Commission Académique du SNES Créteil

Motion de la CAA du 23 novembre 2015

Les attentats effroyables à Paris et à Saint Denis ont engendré une très grande émotion parmi les élèves et toutes les catégories de personnels, comme dans toute la société. LA CAA de Créteil renouvelle ses condoléances aux familles et amis des victimes et assure de sa solidarité toute la communauté scolaire du collège Adolphe Chérioux, les personnels, les élèves et leurs familles.
Des attentats ou des menaces terroristes se sont produits récemment ou se produisent dans d ?autres pays. Il règne en conséquence une atmosphère lourde dans les collèges et les lycées. Ce constat est plus marqué encore dans les équipes qui ont été directement ou indirectement touchées par ces attentats, ainsi que dans les établissements de Paris, de Saint Denis et de ses environs. L ?attente de mesures de sécurité est grande dans la population comme chez nos collègues. Cependant les mesures à prendre ne doivent pas remettre en cause l’exercice de nos droits démocratiques. La constitutionalisation des mesures d’exception mettrait en cause durablement les droits démocratiques et syndicaux. Un certain nombre de mesures visent à l’évidence moins à assurer la sécurité qu’à donner des gages à la droite et l’extrême droite. La déchéance de la nationalité en est un bon exemple. Le SNES doit continuer de porter ses revendications et poursuivre les luttes en cours. En aucun cas le droit syndical et le droit à défendre les personnels ne doit être entravé. Le droit à manifester doit être respecté et les manifestations à nouveau autorisées à moins que des élément tangibles annonçant un danger précis soient connus des autorités administratives et communiqués aux organisateurs.
De même nous ne pouvons accepter que certains personnels, notamment les AED, CPE, agents territoriaux soient affectés, comme agent de sécurité assurant la protection à l’entrée ou aux grilles à titre permanent.
L’émotion légitime provoquée par ces attentats va laisser la place dans les semaines qui viennent à une analyse de la situation intérieure et internationale. Le SNES Créteil rappelle dans ce cadre son attachement à la paix et la nécessité de trouver des solutions politiques et diplomatiques pérennes.

Projet de budget 2016 

Hollande, Valls et Macron poursuivent la politique d ?austérité budgétaire et refusent de rompre avec les orientations ultra-libérales européennes. Dans ce contexte, le projet de budget prévoit 48 milliards pour l ?enseignement scolaire, en augmentation de 1,1% par rapport à 2015. Dans le même temps, le budget repose sur une prévision d’augmentation du PIB de 2,5% entre 2015 et 2016. La part de l ?enseignement scolaire dans le PIB baisserait donc de 1, 36%. Cette différence représente 679 millions d ?euros, de quoi créer environ 11000 emplois d ?enseignants. Ce chiffre a son importance quand on sait que les 4000 créations de postes promises au titre de la réforme du collège sont abandonnées, à moins de considérer que ce sont ceux destinés à accompagner la hausse de la démographie scolaire qui le sont. Quoi qu’il en soit, le compte n’y est pas et la rentrée 2016 sera une nouvelle fois marquée par une hausse des effectifs par classe.

Retraités

Suite à l ?action du 1er octobre (dépôt des cartes pétitions, + de 90 000 en France, 227 reçues à Créteil) les retraités ont ressenti comme une aumône l ?augmentation de 0.1% sur la pension de base qui leur a été accordée après 2 ans et 6 mois de gel des pensions.L ?intersyndicale avait prévu une nouvelle action le 24 novembre. Compte-tenu des attentats du 13 novembre les rassemblements et manifestations ont été annulés mais il y aura une conférence de presse des représentants des retraités au niveau national et une demande d ?audience a été déposée auprès de la ministre des Affaires Sociales par les sections d ?Ile de France de la SRF-FSU, la CGT et Solidaires pour ce jour-là.
Les retraités sont d ?autant plus inquiets et révoltés que les négociations sur l ?AGIRC-ARRCO, saluées comme une avancée par le MEDEF, entérinent de fait un report de l ?âge de départ en retraité à 63 ans et que nous savons très bien que ce qui est mis en place dans le privé ne tarde généralement pas à arriver dans le public, sans compter que cette mesure touchera également un grand nombre de nos collègues polypensionnés. D ?ailleurs, de nombreux collègues proches de la retraites sont inscrits au stage « Bientôt à la retraite », qui aura lieu cette année le 14 décembre, ce qui montre bien leur inquiétude et l ?incertitude dans laquelle ils se trouvent devant la décision de choisir la date de leur cessation d ?activité.

CIO

Les élus du SNES-FSU prennent acte de la volonté du rectorat de maintenir le réseau des CIO dans le contexte du désengagement du CD 77. Cependant le calendrier de travail sur la carte des CIO ne permettra pas de protéger complètement les personnels (CTA en mars 2016) ni de garantir la pérennité de certains CIO. Il faut maintenant interpeller les conseillers départementaux de Seine-et-Marne sur les fermetures de CIO (de leur canton). Même s ?il faut étudier un plan de reprise des CIO par l ??tat, cette reprise ne peut être progressive et se faire sans l ?accompagnement, et une politique volontaire des conseils départementaux. Le SNES-FSU s ?opposera à toutes les fermetures qui éloigneraient le public des CIO et dégraderaient les conditions de travail des personnels.

Mutations 2016 : Vers un mouvement à deux vitesses ?
 La circulaire inter-académique 2016 est parue. Le ministère, cherchant à éviter que sa note de service soit annulée par le conseil d ??tat comme les précédentes, a apporté des modifications que le SNES Créteil condamne. Ainsi, dans le cadre d’un rapprochement de conjoint, alors qu’il existe déjà une bonification des 200 pts pour académie non limitrophe, le ministère ajoute une bonification de 100 points, si la mutation se fait sur un département non limitrophe de toute académie limitrophe. Dans le même temps, le ministère a décidé de plafonner le v ?u préférentiel à 100 points. Enfin, pour ce qui est de l ?éducation prioritaire, on reste sur les mêmes prérogatives que l ?année dernière avec l’introduction du dispositif transitoire sur la fin des APV et la disparition de la bonification de 400 points sur 8 ans. Le Snes dénonce les déséquilibres de barème qui se font notamment au profit des bonifications familiales. Nous considérons que ces déséquilibres pénalisent lourdement des collègues qui se voient bloqués dans leurs choix de mobilité. En effet, ces choix instaurent de facto un mouvement à deux vitesses.
GRAF
Le Grade à accès fonctionnel ou GRAF nous est présenté comme une avancée en matière de carrière. Ce nouveau grade ne pourra pas répondre aux attentes de notre profession en matière de revalorisation salariale. Il existe déjà une Hors Classe à laquelle n’accède pas tous les certifiés. Nous avons le sentiment qu’instaurer un nouveau grade réservés aux enseignants considérés comme méritants par l’administration ne fera que renforcer la mise au pas et la docilité des équipes. Cette prétendue avancée fait écho aux nouvelles méthodes managériales que tentent de nous imposer nos chefs d’établissements les plus zélés. Face à cette promotion « au mérite » qui ne touchera qu’une toute petite minorité de collègues, nous pensons que le SNES doit porter sur une revendication de véritable revalorisation salariale en commençant par la fin du gel du point d’indice. Les conditions et le contexte politique ne sont pas les mêmes que celles qui existaient au moment de la création de la hors classe et notre stratégie et notre lecture du dispositif ne sauraient être les mêmes.

REP+

Les résistances dans les établissements ont contraint les chefs d’établissement dans les deux tiers des collèges REP+ de l’académie à ne pas mettre en place le projet défendu par les deux dernières rectrices d’un temps de concertation inscrit dans les EDT avec comptabilisation du temps de présence des enseignants.
Cependant, l’administration rectorale a décidé de contre-attaquer et a déclaré avoir sollicité sa cellule juridique pour étudier les possibilités légales d’opérer des retraits de salaires pour les collègues qui ne participeraient pas aux concertations. Le résultat de ces recherches semble être l’apparition d’ordres de mission afin de contraindre les collègues à assister à ces réunions. Cette nouveauté va remettre en cause les avancées souvent obtenues de haute lutte et indique une tendance inquiétante pour les autres établissements à l’heure de la mise en ?uvre de la réforme du collège. C’est pour permettre d’imposer notre lecture des textes que le s2 du 93 s’est associé à l’appel à la grève départementale du SNUIPP pour appeler les REP+ à la grève le 19 novembre, grève finalement suspendue après les attentats.

Collèges

La réforme du collège connaît sa première phase concrète pour les collègues dans l’académie où, à la différence de nombreuses autres, les formations destinées aux enseignants débutent tout juste. Les collègues volontaires pour devenir « personnels ressource » de la réforme devaient se déclarer aux chefs d’’établissement avant le 15 novembre afin de suivre une formation de trois demi-journées. Ces 9 heures de formation sont censées produire des spécialistes chargés d’éclairer les collègues qui n’auraient pas encore compris les fruits délicieux à attendre des EPI, de la multiplication des réunions et de la disparition totale ou partielle des langues anciennes, des classes bilangues, européennes, de nombreuses langues et des programmes et emplois du temps annuels.
Les collèges sans volontaire se sont multipliés et nous sommes entrés dans un cycle de pressions et de résistances variables d’un établissement à l’autre selon la combativité du chef d’établissement et la capacité des collègues à organiser, avec notre aide, une réaction collective. Cet appel à volontaire nous a permis de mesurer l’ampleur de l’hostilité de la profession à l’égard de cette réforme. Le section académique est en train de faire le bilan, établissement par établissement. Plus la réforme devient concrète plus elle élargit le cercle de ses opposants et plus l’administration est contrainte à un choix impossible : être seule pour mettre en place la réforme ou multiplier les pressions à l’égard des collègues ce qui nourrit et accentue encore dans les salles des professeurs l’opposition à cette dernière.

Action

La section de Créteil du SNES appelle à développer et à multiplier les actions de résistance locales contre la réforme du collège : cartes pétitions, pétitions de refus d’être « personnel ressource », boycott des formations, tracts aux parents, interpellation des élus...

Pour canaliser et aider à amplifier ces actions, la section académique se prononce pour un appel à la grève en janvier dans la perspective la perspective de créer les conditions d’un mouvement d’ampleur permettant d’obtenir l’abrogation de la réforme.