17 novembre 2014

actu des établissements

Motions adoptées au CA du lycée Gustave Eiffel de Gagny

Deux motions ont été adoptées au Conseil d’Administration du lycée Gustave Eiffel de Gagny, le jeudi 6 novembre 2014.
L’une établissant un bilan réel des conditions de rentrée et l’autre relative aux jeunes scolarisés sans papiers.

Motion sur la rentrée 2014

Considérant les conditions de la rentrée 2014 au lycée Gustave Eiffel inacceptables en raison des points suivants :

  • Classes surchargées, notamment en seconde et en langues (les seuils officiels des groupes de compétences en langues ne sont en effet pas respectés) ;
  • Nombre d ?AED insuffisant pour permettre le bon déroulement des cours, des récréations et des heures de restauration ;
  • Nombre d ?ATTEE et de personnels administratifs insuffisant pour faire face à la surcharge de travail liée au fait que notre établissement est devenu support GRETA ;
    nous demandons une redéfinition des modalités de la rentrée au lycée Gustave Eiffel. Nous tenons d ?emblée à souligner les conséquences psychologiques de ces dotations horaires insuffisantes sur l ?ensemble du personnel du lycée, enseignants, AED et ATTEE et personnels administratifs.
    Cette insuffisance a conduit à une gestion catastrophique de la rentrée par le rectorat qui, telle une compagnie d’aviation low-cost, a inscrit dans certains établissements des élèves en surnombre, entraînant des modifications régulières des inscriptions ; cela n’a pas été sans perturber la scolarité des élèves, l’implication de leurs parents dans cette même scolarité et l’aptitude des équipes pédagogiques à contrôler l’assiduité ou à organiser leur enseignement, avec des listes de classes qui changeaient constamment.
    Nous nous étonnons de cette situation après les différentes déclarations de nos trois ministres successifs depuis le début de la nouvelle présidence : tous, en effet, prétendaient être viscéralement attachés au Service public de l ?Education nationale et à la lutte contre le décrochage, l ?illettrisme et les inégalités. Il serait peut-être temps de nous en donner les moyens !

Motion relative aux jeunes scolarisés sans papiers, présentée par les élus des personnels enseignants

 ?? Considérant que de nombreux jeunes étrangers sans papiers, élèves ou étudiants de lycées, ont fait ces dernières années et jusqu ?à aujourd ?hui, l ?objet d ?Obligations à Quitter le Territoire Français, que certains ont été placés en rétention voire expulsés,
 ?? considérant que ces mesures mettent en péril l ?avenir de ceux qui sont arrêtés en les arrachant à leurs études et qu ?elles fragilisent à l ?extrême celles et ceux qui ne disposent pas encore de papiers et sont, de ce fait, menacés d ?arrestation à tout moment,
 ?? considérant qu ?au contraire, la scolarité de ces jeunes témoigne de leur réelle volonté de s ?insérer dans la société française,
 ?? considérant que l ?arrestation et l ?expulsion d ?un ou d ?une élève/étudiant-e serait un traumatisme grave pour tous ses camarades et les personnels de l ?établissement,
 ?? Considérant la résolution de « Soutien des élu-e-s de l ?Assemblée régionale aux élèves majeurs sans papier » adoptée par le Conseil régional d ?Ile de France le 1er octobre 2010, déclarant « placer tous les élèves étrangers mineurs ou majeurs susceptibles d’être menacés d’expulsion sous la protection de l ?assemblée régionale » et soutenant « les actions de solidarité avec ces jeunes menées au sein des établissements en vue d’obtenir leur régularisation leur permettant de poursuivre leurs études en toute sérénité »,
 ?? Considérant que le Droit à l ?Education est un droit fondamental

Le Conseil d ?administration du lycée Gustave Eiffel déclare par conséquent prendre chacun de ses élèves, jeunes majeurs sans papiers ou mineurs futurs sans papiers, ainsi que leur famille, sous sa protection. Il invite tous les élèves sans papiers ou potentiellement sans papiers à se faire connaître de leurs enseignants ou du personnel d ?éducation ou de service social.
La communauté scolaire et le Conseil d ?administration prendront les mesures nécessaires pour que les jeunes concernés obtiennent le titre de séjour Vie privée et familiale leur permettant de poursuivre leurs études sereinement, puis de vivre dans le pays dans lequel ils ont étudié, dont ils parlent la langue et partagent la culture.