27 novembre 2023

militer

Motion CAA SNES-FSU Créteil du 27 novembre 2023.

Le SNES-FSU Créteil a réuni ce jour sa commission administrative académique (CAA). Elle a voté la motion d’orientation ci-dessous.

Suite à l’assassinat de Dominique Bernard, le 13 octobre 2023, le contexte est devenu extrêmement difficile dans les établissements de l’académie. Dès le lundi suivant, après seulement deux heures d’échanges, nos collègues se sont retrouvées souvent seules devant les élèves. Iels ont eu à signaler les élèves qui auraient refusé la minute de silence ou les hommages organisés par les établissements, sans aucune possibilité de traitement pédagogique des questionnements de nos élèves. L’école est pourtant le lieu pour déconstruire les représentations des jeunes et leur permettre d’évoluer. Les collègues subissent depuis une forte pression aggravée par une vague d’alertes à la bombe, de tirs de mortier, de tags et de menaces qui mettent toute la profession sous tension. Le choix populiste du gouvernement, d’abord par l’instrumentalisation raciste et islamophobe du port de l’abaya et du qamis puis par la demande de passer directement par le disciplinaire en cas de perturbation des hommages à Dominique Bernard, de faire de l’école un des lieux principaux de lutte contre l’islamisme se traduit par ces événements qui touchent toutes nos collègues. Certains établissements sont très perturbés, cumulant les alertes à la bombe qui empêchent les cours de se tenir. Face à cela, le rectorat de Créteil hésite : il est partagé entre une prise en compte réelle des nombreuses alertes qui secouent l’académie et une volonté de casser le thermomètre en tentant d’empêcher les F3SCT de mener des enquêtes. Le SNES-FSU est à l’écoute des personnels et se doit de porter leurs revendications dans les instances. Le SNES-FSU refuse l’irruption brutale de la police en classe pour arrêter un élève, il revient à la direction de l’établissement d’organiser les interventions de la police en préservant la sérénité. L’école doit rester un lieu qui accueille toutes les élèves avec bienveillance mais qui doit aussi leur apporter la sécurité nécessaire pour s’épanouir. c’est avant tout par des moyens humains que le système éducatif peut et doit agir pour les élèves, les soutenir, les aider à s’extirper des influences extérieures qu’elles et ils peuvent subir. Pour cela, il faut dans les lycées des équipes pluriprofessionnelles complètes, des professeures dans toutes les disciplines et sur tous les postes, des CPE, des PsyEN, des assistantes sociales et des infirmières. Il ne faut pas non plus négliger les postes d’AED : le rectorat n’a cessé de rogner les dotations ces dernières années, alors que le nombre d’élèves augmentait. Les dotations doivent être augmentées. Le SNES-FSU s’oppose à ce que ces dernieres soient considérées comme des vigiles à l’entrée des établissements. Ces personnels ont un rôle éducatif envers nos élèves : elles et ils doivent être respectées, leur droit à la formation doit être assumé par l’État, leurs salaires doivent être augmentés !

Les contextes national et international sont particulièrement anxiogènes pour nos collègues : attentats contre Samuel Paty et Dominique Bernard, guerres en Palestine et en Ukraine, explosions des agressions antisémites, multiplications dans l’espace public des prises de parole racistes, antisémites et islamophobes, montée des extrêmes-droites dans tous les États européens (victoire de cette dernière aux Pays-Bas et en Argentine, émeutes en Irlande et à Romans-sur-Isère). Le SNES-FSU réaffirme ses mandats de lutte contre l’extrême-droite et diffuse auprès des S1 du matériel sur ce sujet. Il organise des formations sur cette question, directement ou dans le cadre de la FSU. Il s’investit dans les actions contre les racismes, l’antisémitisme et les discriminations. Il exige la paix en Palestine par une solution à deux États impliquant la fin de l’occupation des territoires occupés, soutient les syndicats de l’éducation israéliens et palestiniens, dénonce les attaques sur les écoles palestiniennes, exige la libération de toutes les otages et participe aux manifestations organisées pour la paix et le cessez-le-feu immédiat.

Le SNES-FSU salue le début des discussions entre la CGT et la FSU concernant la création d’un nouvel outil syndical. Il doit également poursuivre les discussions avec Solidaires. Il est en effet primordial, pour le mouvement syndical, de se renforcer et de construire les outils qui nous permettront de remporter des victoires pour nos collègues. Le SNES-FSU met en débat dans ses instances et lors de son congrès les modalités de la construction de ce nouvel outil syndical.

Sur les salaires, l’État en reste à des mesurettes qui ne répondent pas à l’inflation qui touche l’ensemble de la société. La promesse d’une augmentation des salaires de 10% du candidat Macron est enterrée. Le ministère de la fonction publique s’est contentée d’une hausse insuffisante du point en juillet et d’un ajout de quelques points d’indice en janvier 2024. Dans l’éducation, le ministère répond par un système de prime qui a comme seul effet de lisser les débuts de carrière. Il supprime le barème pour l’accès à la classe exceptionnelle, permettant que se mette en place un accès à la tête du client, qui va à l’encontre de nos mandats. Par ailleurs, le Pacte n’est pas une revalorisation des salaires mais une proposition de primes contre de nouvelles tâches. A l’évidence, d’après les enquêtes que nous avons menées auprès de nos S1, le pacte est un échec du fait du rejet du remplacement courte durée par nos collègues. Pour le faire accepter, les cheffes bafouent de plus en plus les décrets et proposent des briques de pacte en s’appuyant uniquement sur les missions qui ne sont pas face à élèves, proposent des briques pour n’importe quelle mission (sorties scolaires, devoirs faits...). Le pacte apparaît donc maintenant pour ce qu’il est vraiment : une attaque contre les statuts, visant à contractualiser nos missions et à individualiser le plus possible la paie des personnels, dans une négociation individuelle avec la hiérarchie. Le SNES-FSU doit construire une campagne forte envers la profession, visant à revaloriser nos métiers. Il doit exiger la suppression du Pacte et le reversement des sommes qui y sont consacrées à toutes les collègues, sans aucune condition. Il doit revendiquer un plan pluriannuel de revalorisation de nos salaires, permettant de lutter contre l’appauvrissement de la profession et permettant d’améliorer le recrutement. Il doit rappeler son mandat d’une agrégation revalorisée pour tous les personnels enseignants, d’une revalorisation des CPE et PsyEN, et la garantie pour toutes les collègues de parcourir les trois classes sur l’ensemble de la carrière.

Le SNES-FSU dénonce les décisions budgétaires annoncées pour 2024 avec pour la première fois une augmentation plus forte du budget alloué aux établissements privés que celle pour les établissements publics.

La réforme de la formation continue voulue par le ministre G. Attal se met en place à marche forcée pour masquer l’échec du pacte et des RCD. Les formateurstrices ont montré leur mécontentement à la rectrice de Créteil en lui transmettant une lettre qui pointe les conséquences dramatiques des changements : dégradation des conditions de travail, formations de plus en plus proposées le mercredi, en soirée ou pendant les vacances, aggravation des inégalités femmes-hommes. Dès ce premier trimestre, de nombreuxses collègues ne peuvent se rendre aux formations qu’iels avaient prévu de suivre car les cheffes d’établissement ne les autorisent pas à s’absenter, car ces modules de formation ont été déplacées durant les vacances scolaires ou le mercredi ou enfin car ils n’existent plus faute d’inscrites. La demande a été passée par l’EAFC de Créteil de réduire le volume de formation de 50 %. Dès les premières annonces du ministre sur le sujet, le SNES-FSU Créteil a alerté le rectorat sur un danger de mise à mort de la formation continue, nous sommes en train d’y assister. Les élues de la F3SCT ont fait des alertes sur les conditions de travail et l’accentuation des inégalités femmes-hommes mais il nous faut aller plus loin : une campagne d’information envers les collègues en lien avec le Pacte et les RCD, une pétition et une analyse possible des recours juridiques pour défendre une formation continue sur temps de travail sont indispensables.

Le ministre Darmanin, dans une volonté toujours plus grande de stigmatisation des immigrées, cause de tous les maux de notre société selon lui, présente ce jour son texte réactionnaire à l’Assemblée Nationale. La suppression de l’Aide Médicale d’État est un procédé inhumain limitant l’accès aux soins des personnes en situation irrégulière à la santé souvent précaire. De plus, la proposition d’un titre de séjour pour les métiers en tension est un artifice au service du patronat, permettant une exploitation toujours plus grande des personnes immigrées. Cela est d’une hypocrisie crasse alors que ce sont des personnes immigrées qui construisent les infrastructures des JO de Paris dont se gargarisent par ailleurs nos dirigeantes.

Collège
La réforme régressive du collège portée par l’hyperactif le ministre de l’Education nationale se dévoile jour après jour. Et puisqu’elle doit se faire « sans aucun tabou », elle se transforme en grand concours des idées les plus réactionnaires qui soient.
Ainsi, le ministre ne cesse d’évoquer le « ?collège modulaire ? » imaginé par le SNALC, syndicat minoritaire et réactionnaire. Le soutien/approfondissement en français ou en mathématiques à peine mis en place en sixième au prix de la suppression sauvage d’une discipline, la technologie, pourrait s’ériger en dispositif idéal à généraliser sur tous les niveaux de classe, et probablement sur l’ensemble des horaires de mathématiques et de français. Dans le « ?collège modulaire ? », les objectifs d’apprentissage ne sont pas les mêmes pour toutes et tous. Les élèves des groupes de soutien sont destinées à s’orienter vers le lycée professionnel ou vers l’apprentissage. C’est le modèle d’un collège élitiste renforçant la reproduction sociale, donnant des moyens aux meilleures élèves, souvent socialement plus favorisées, pour approfondir leurs apprentissages, tout en reléguant les autres. Cette vision réactionnaire vient s’opposer à bien des études scientifiques montrant pourtant que les élèves aux résultats fragiles pâtissent des groupes de niveau : perte du plaisir d’apprendre et de la motivation sous la pression de performance permanente pour les un.es et, pour les autres, face à des ambitions éducatives amoindries ; accroissement des différences initiales entre élèves ; retentissement sur le processus de construction de l’identité sociale de l’élève ; objectif d’intégration sociale mis à mal…
C’est la fin du collège unique que vise le gouvernement, qui a déjà posé les premières pièces du puzzle, notamment avec la découverte des métiers en cinquième. La logique ici à l’œuvre est la même que celle employée pour détruire les lycées professionnels, dans le seul but de fournir une main d’œuvre peu qualifiée et peu rémunérée au patronat, dans le cadre d’un adéquationisme local.
Instrumentalisant des évaluations ne faisant que contribuer à la gestion par les indicateurs et le classement des établissements (excellisation) de l’éducation nationale, le discours du ministre se fait tantôt optimiste, tantôt alarmiste en fonction des projets structurels qu’il a pour mission d’imposer. Il s’agit là d’une véritable manipulation pour mettre en œuvre la politique la plus libérale possible.

Le SNES-FSU portera son projet d’un collège unique de la réussite pour toutes et tous, notamment avec des conditions d’étude et de travail améliorées par une diminution très significative des effectifs de classe, prenant en compte les réalités de l’École inclusive, et par la garantie de temps réguliers de travail en petits groupes dans le cadre de programmes cohérents afin que l’aide puisse être apportée en classe et non pas externalisée par manque de temps.

Le SNES-FSU s’oppose aux classes de défense et plus globalement à la militarisation du système scolaire. Il mènera une campagne pour alerter les collègues quant à une pré-inscription en « classe engagée » lors des procédures d’affection en fin de troisième.

Lycée, réforme du lycée, baccalauréat
Les personnels font régulièrement part, depuis la rentrée, de leurs inquiétudes concernant leurs capacités à terminer les programmes de spécialité dans les temps impartis. En effet, le ministère a décidé de reporter les dates des épreuves en maintenant un programme complet. De plus, les collègues doivent préparer en même temps les élèves au grand oral. La situation est particulièrement difficile en SES par exemple, où les personnels se rendent compte dans l’impossibilité de traiter les programmes dans les temps. Le SNES-FSU exige des allègements de programme auprès du ministère et met en ligne une pétition intersyndicale sur ces allègements. Il intervient également au ministère pour obtenir des garanties sur les surconvocations des collègues pour les épreuves terminales. Dans notre académie, non seulement, les collègues ont été l’an dernier convoquées pour surveiller et corriger de multiples épreuves mais iels se sont retrouvées à devoir justifier leur présence pour des missions effectuées et parfois déjà payées, certaines ont même reçu des constats d’absences pour des missions qui ont été annulées. Les diverses maladresses et incompétences du SIEC exaspèrent les professeures de lycée d’Ile-de-France et génèrent une dégradation encore plus importante des conditions de travail.

Le SNES-FSU dénonce l’imposition d’un stage en entreprise aux élèves de seconde dès juin prochain, période où les demandeurs de "vrai" stage sont déjà très nombreux et qui sera encore un élément de ségrégation sociale supplémentaire puisqu’il est envisagé des dérogations : séjours à l’étranger pour les plus riches, SNU pour les plus pauvres. Le SNES-FSU rejette l’externalisation de la mission de service public d’éducation, qui se matérialise ici par le biais de ces stages. Il combat le projet d’une école au service de l’employabilité. Il ne peut être question d’accroître la charge de travail par des recherches ou des suivis de stage.

Le Conseil régional d’Île-de-France n’a cessé de diminuer les moyens alloués aux établissements pour fonctionner, faire les travaux et s’équiper en matériel. Tous ces moyens ont été réorientés vers l’enseignement privé, et voilà que la Région se targue maintenant de défendre les établissements publics en les sécurisant en catastrophe ! Ce ne sont pas quelques maîtres-chiens ou des portiques de sécurité très coûteux qui résoudront les difficultés. En revanche, les personnels connaissent bien leurs établissements et peuvent faire des propositions de travaux à réaliser si besoin. C’est d’ailleurs souvent déjà fait dans de nombreux lycées, mais la région a eu tendance à freiner les dépenses ces dernières années pour assumer son choix de favoriser l’enseignement privé. La région doit mettre ses discours en cohérence avec ses actes. Le SNES-FSU rappelle son mandat d’une nationalisation sans condition et sans indemnisation des établissements privés. Il exige que les collectivités territoriales cessent de favoriser ces établissements et augmentent, en fonction des besoins, les dotations globales de fonctionnement, les moyens pour construire les lycées, les extensions et réalisent les travaux qui ont été promis.

AESH
Le sous-investissement dans les structures permettant l’accueil des élèves porteurs de handicap, au sein des établissements ou en dehors, crée de fortes carences dans l’accueil de ces élèves. Aussi, nombre d’entre elles et eux sont scolarisées en classe banale et ne sont plus prioritaires pour intégrer les structures adéquates. Le manque d’AESH est criant, l’administration se reposant de plus en plus sur le recrutement d’AESH privées par les familles pour palier l’absence d’accompagnateurrice.
La mise en place des Pôles d’Appui à la Scolarité (PAS) par l’article 53 du Projet de Loi de Finance, remplaçant les Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés (PIAL), dont le SNES-FSU demandait déjà la suppression, n’a pas de quoi rassurer. En effet, celle-ci organise le transfert de l’expertise des MDPH à l’Éducation Nationale, lui donnant le pouvoir d’évaluer l’accompagnement nécessaire à chaque enfant, lui ôtant ainsi l’obligation de moyens qui lui été faite auparavant.
Le SNES-FSU s’oppose à ce projet et, conformément à ses mandats, exige que les moyens nécessaires au bien être des élèves et des personnels soient alloués à l’Éducation Nationale.

Secteur femmes
Le 25 novembre, Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, nous rappelle – si tant est que nous puissions l’oublier - que les violences faites aux femmes sont une réalité quotidienne. Malgré l’affichage du gouvernement, les moyens humains ou financiers, comme la volonté politique de lutter contre elles, ne sont absolument pas suffisants pour au moins les réduire. La place est encore trop largement laissée à la défense, à la compréhension voire à l’excuse des agresseurs, au détriment des victimes.

Alors que le Sénat a adopté par 221 voix pour et 82 voix contre, en première lecture, une proposition de loi visant à interdire l’écriture inclusive, présentée comme un moyen de « protéger la langue française contre des dérives », nous nous interrogeons sur les priorités des parlementaires dans le contexte actuel. Cela nous renforce dans notre volonté de féminiser les statuts du SNES-FSU, y compris les textes régissant le fonctionnement de notre S3.

Le stage « Femmes en lutte » organisé le 10 novembre par notre secteur a remporté un franc-succès. La rapidité avec laquelle les collègues s’y sont inscrites témoigne d’un besoin de formation et d’échange autour des questions féministes. Il en est ressorti l’urgente nécessité de lutter contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) dans la société, nos établissements et notre syndicat. Nier leur existence n’est qu’une violence supplémentaire. La mise en place de protocoles dans un certain nombre d’associations ou d’organisations offre un cadre à la fois de prévention et de lutte contre des propos, comportements ou violences sexistes. Il est temps que notre syndicat élabore le sien, pour un féminisme en acte.

Psy-EN, orientation
Après une rentrée difficile dans les CIO, les projets ministériels en lien avec le pacte, la réforme de la voie professionnelle se mettent progressivement en place à force de webinaires, réunions et formations dans l’académie sur divers sujets découvertes des métiers, dispositifs « tous droits ouverts », etc. Des référentes « pactées » ont endossé la responsabilité sans être informées de ce qui leur sera réellement demandé, ni des enjeux portés par ces projets. Pourtant, ces projets risquent de contribuer au tri social et être défavorables aux élèves issues des milieux populaires ! Pour le SNES-FSU, il est encore nécessaire de s’opposer, mettre en évidence la réalité (externalisation et privatisation des missions de l’école) de ces projets et leurs conséquences pour les élèves, mais aussi de défendre les personnels quand leurs missions et leurs statuts sont remis en cause. Les collectifs de travail sont éprouvés car l’administration laisse croire que tout personnel peut tout faire sous la dénomination de « référent en ... », ce qui crée incompréhension et tensions.
Il faut également porter pour notre académie la nécessité de places dans les EPLE : trop d’élèves, non affectées en juin, juillet, août et septembre 2023 ! Trop d’élèves en attente de place au collège, au lycée professionnel et au lycée (près de 800 élèves sans affectation !). C’est dès maintenant qu’il faut marteler que des places pour les élèves et des postes d’enseignantes, CPE, AED, AESH, PsyEN sont nécessaires ! Enfin, la situation des élèves arrivant de l’étranger (EANA) est très inquiétante : de nombreux élèves de moins de 16 ans attendent une place, chez elleux. Le rectorat de Créteil doit prévoir les structures, les dispositifs et des moyens à la hauteur des besoins pour les accueillir dans les CIO et les scolariser rapidement dans les collèges et les lycées. Le SNES-FSU continue à défendre le service public de psychologie et d’orientation de l’éducation nationale, alors que le rectorat pourrait faire évoluer le réseau des CIO notamment en fermant les points d’accueil, et en fusionnant des équipes.

Entrée dans le métier
Dès la pré-rentrée, les militantes du SNES-FSU Créteil ont été présentes aux côtés des stagiaires. Il est cependant de plus en plus difficile de discuter avec elles et eux dans les INSPE puisqu’elles et ils sont désormais très nombreuxses à être à temps plein. Par ailleurs, nos relations avec le Rectorat et l’INSPE se sont compliquées en ce début d’année : nos mails restent souvent sans réponse et nous ne parvenons que rarement à avoir une réponse de l’INSPE ou de sa direction par téléphone, comme par mail, pour obtenir les plannings de présence des stagiaires. L’accompagnement de nos collègues entrantes dans le métier est donc encore plus chronophage et difficile que d’habitude.

Cette année encore, le Ministère de l’Éducation Nationale annonce un projet de réforme des concours. Un an à peine après avoir décalé le concours, que les candidates passent désormais en deuxième année de Master, le Ministère semble découvrir une conséquence sur laquelle nous avions alerté dès 2019 : l’effondrement des inscriptions en master MEEF, d’une part, et celui des inscriptions aux concours de l’enseignement, d’autre part. Les dates-limites d’inscription aux concours de l’éducation et de l’enseignement ont été repoussées pour la deuxième année consécutive. Chacune a conscience que cela ne suffira pas à endiguer la crise de recrutement.

Après avoir appris avec stupeur cet énième projet de réforme de la formation initiale – nous ne les comptons plus –, le SNES-FSU est donc dans l’expectative et pèsera de tout son poids pour que cette réforme permette les revalorisations et l’accompagnement dont ont besoin les entrantes dans nos métiers. Il est nécessaire que soient garantis de véritables temps de formation, avec un financement à la hauteur des enjeux, nécessaire pour permettre aux collègues de rester de véritables concepteurices de leurs enseignements et non de simples exécutantes. Nous réaffirmons la nécessité de construire une entrée véritablement progressive dans nos métiers, avec un pré-recrutement sous statut d’élèves-fonctionnaires des futures enseignantes et CPE afin de sécuriser les études et un stage à tiers-temps après le Master.

Retraitées
Les retraitées du SNES-FSU Créteil ont participé en nombre à la journée d’action organisée par le Groupe des 9 le 24 octobre pour exiger une revalorisation de 10 % des pensions. Beaucoup se sont rassemblées sur leurs lieux de vacances, ce qui prouve l’inquiétude des retraitées concernant leur pouvoir d’achat dégradé. A Paris, nombreuses et nombreux étaient les journalistes venues couvrir l’événement.
Malgré le refus du gouvernement de recevoir une délégation, la campagne d’exigence de revalorisation continue. Certes a été votée lors de l’examen de PLFSS une augmentation des pensions de 5,2 % au 1er janvier 2024, mais cela reste en deçà de nos revendications et des pertes constatées depuis 2017.
Nous déplorons également l’indigence des mesures annoncées pour encadrer le vieillissement de la population et l’abandon d’une réelle loi pour ce secteur. Les quelques mesures reprises par la ministre Aurore Bergé étaient déjà contenues dans le PLFSS précédent. Nous sommes inquietes des informations qui remontent des services à domicile, et surtout des établissements médico-sociaux dont beaucoup peinent à boucler leur budget en raison des augmentations de l’alimentation et de l’énergie, et ce pas seulement dans les grands groupes. Les EHPAD publics et associatifs sont également touchés.
Enfin, il semble qu’aucune leçon n’ait été tirée de la période Covid concernant le système de santé et surtout les hôpitaux. Les déserts médicaux sont de plus en plus nombreux, en particulier dans notre académie (la Seine et Marne se place en 99 ? place sur 101 départements en matière d’accès à un médecin généraliste).

Action
Le SNES-FSU lance une pétition pour une formation continue de qualité pour toutes et tous, sur temps de service et sans obligation de rattraper les heures de cours manquées. Il sollicite les autres syndicats de la FSU concernés pour lancer des actions communes. Il fait de même pour les allègements de programme pour les épreuves de spécialité du Baccalauréat. Dès maintenant le SNES-FSU mènera campagne dans la profession et auprès des parents pour montrer la nocivité des projets d’Attal sur le collège après les réformes régressives antérieures. Il défendra le collège unique et son projet. Il fournira le matériel nécessaire pour cette campagne.

Le SNES-FSU s’associe à la grève des syndicats de l’enseignement professionnel le 12 décembre 2023. Il dépose un préavis de grève pour couvrir les personnels du second degré qui souhaiteraient se mettre en grève à cette occasion. Il diffuse du matériel à destination des S1 pour les former et animer des heures d’informations syndicales sur la réforme du lycée professionnel.

Le SNES-FSU est à l’initiative d’une journée de grève éducation au mois de janvier 2024. Il la construira autour de la revalorisation de nos métiers, qui doit passer par une hausse importante de salaires, une amélioration des conditions de travail et des moyens pour l’éducation répondant aux besoins de nos élèves.

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