11 janvier 2024

militer

Motion CAA SNES-FSU Créteil du 11 janvier 2024.

Le SNES-FSU Créteil a réuni sa commission administrative académique le 11 janvier 2024. Elle a voté la motion suivante.

Le remaniement ministériel et la nomination de Gabriel Attal au poste de Premier ministre, la future nomination d’un 4e ministre de l’Education Nationale en moins de 2 ans démontrent qu’Emmanuel Macron ne juge pas cette fonction comme prioritaire. En revanche, malgré les changements de façade, la même politique de destruction du service public d’éducation est appliquée. Le ministre Attal sera resté en poste six mois, s’est servi de ce poste comme tremplin et a développé très rapidement un discours réactionnaire et une vision de l’école du mérite qui justifierait le tri social. Certaines mesures sont emblématiques d’un positionnement politique réactionnaire : interdiction de l’abaya et du qami, proposition d’expérimenter les uniformes, proposition d’un stage de seconde couplé avec le service national universel. Début décembre, le "choc des savoirs" a dessiné une école autoritaire et réactionnaire, servant à pratiquer le tri social et renonçant à faire réussir et à émanciper tou-tes les jeunes, avec redoublement réinstauré en primaire et au collège, création de groupes de niveau au collège, sélection à l’entrée du lycée et relégation des élèves n’ayant pas obtenu le DNB dans des classes prépa-lycée. C’est un recul de 50 ans en arrière sur le collège unique. Aucun texte officiel n’est encore paru pour mettre en place ces mesures, mais nous savons déjà que le ministre a communiqué sur des créations d’emplois qui n’en sont pas. Les 454 postes qui sont supprimés au budget 2024 disparaissent toujours. Le ministre sortant avait annoncé la création de 1000 emplois, mais nous ne savons pas encore comment ils vont être financés. Il est possible que la manne financière du Pacte soit employée pour cela.

Ces mesures, sans aucun financement, vont dégrader considérablement les conditions de travail de nos collègues. Pour constituer les groupes de niveau ou pour faire redoubler des élèves, il faudra travailler à moyen constant et supprimer de nombreuses disciplines ou dispositifs existants. Les effectifs par classe augmenteront. De plus, ces classes et ces groupes (15 élèves maximum pour le groupe le plus en difficulté), servant à reléguer les élèves les plus fragiles, seront certainement très difficiles à gérer, et il en sera de même des groupes "moyens" qui seront bien plus nombreux et dans lesquels se trouveront aussi des élèves en difficulté. Les contraintes techniques seraient particulièrement lourdes avec la multiplication des cours en barrette. Enfin, la suppression de la technologie en sixième est actée et on peut craindre que d’autres disciplines, jugées non-indispensables pour les élèves fragiles, soient rapidement remises en cause.

Ces annonces du ministre sortant sont cohérentes avec l’orientation politique développée par le président Macron depuis 2017, consistant à appliquer des idées conservatrices présentes dans le programme de l’extrême-droite. Le vote de la loi Darmanin sur l’immigration, avec le soutien de la droite et du RN, est un événement important. Certes, nous ne savons pas encore quelles mesures contenues dans cette loi seront réellement appliquées. Cependant, certaines d’entre elles, si elles passent l’étape du Conseil constitutionnel, frapperont directement nos élèves. C’est par exemple le cas de la remise en cause du droit du sol. La profession est encore peu informée de ces questions : le SNES-FSU prépare du matériel à destination des S1 pour animer des heures d’information syndicale sur ce sujet.

Le moment est donc important pour établir un rapport de force avec le nouveau ministre et avec un Premier ministre dont la seule mission est de décliner les orientations du Président. En appelant à la grève le 1er février, la FSU a pris une initiative positive qui doit permettre aux collègues de prendre conscience de la cohérence de la politique gouvernementale et de l’attaque très forte que subit l’Éducation nationale.

Dans la fonction publique, le ministre Guérini avait annoncé une remise en cause du statut. La FSU devait être reçue ce jour, avant l’annonce du remaniement. Même si ces décisions sont reportées de quelques semaines, il est certain que le gouvernement ira dans cette direction rapidement. Il cherche à poursuivre l’individualisation des carrières, déjà entamée par la loi de transformation de la fonction publique, en imposant une part conséquente de la rémunération au mérite et en mettant en place des primes d’intéressement collectif. Le SNES-FSU s’oppose fortement à ces réformes, défend cette position au sein de la FSU et informe largement les syndiquées des projets gouvernementaux sur le sujet.

Au niveau international, la reprise des bombardements intensifs de la Russie sur l’Ukraine, la montée des pouvoirs réactionnaires (Argentine, Pays-Bas) sont plus que préoccupantes. La situation en Palestine est chaque jour plus désespérée. Les crimes de guerre et crimes contre l’humanité se multiplient et s’apparentent à un génocide, la cour pénale internationale étant saisie de la question.

Collège
Le 21 décembre, l’annonce du ministre Attal de la création de 2 000 postes supplémentaires à la rentrée au collège ont pu faire croire que les revendications du SNES-FSU avaient été satisfaites en partie. Une analyse plus fine rend un verdict sans appel : non, le père Noël n’est pas passé le 21 décembre ! Si le lien est fait entre la réussite de nos élèves et des moyens supplémentaires (ce qui constitue une victoire idéologique pour nous), les créations de poste annoncées sont très largement insuffisantes et ne sont en réalité pour certaines d’entre elles que des redéploiements de la suppression de l’heure de soutien et d’approfondissement (heures récupérées par le plan social qu’a constitué la suppression de la technologie en sixième et qui a conduit à plusieurs centaines de postes de supprimés). En creux, voici donc la technologie officiellement supprimée en 6e ! De plus, ces maigres moyens supplémentaires sont fléchés sur les dispositifs réactionnaires qui vise à la destruction du collège unique. Une nouvelle fois, la revendication majeure des collègues, à savoir une baisse significative des effectifs, n’est pas satisfaite !
Comme l’avait annoncé le SNES-FSU, il s’agit en effet d’imposer un « ?collège modulaire ? » dans lequel les objectifs d’apprentissage (voire même les enseignements !) ne sont pas les mêmes pour toutes. Les élèves des groupes de soutien sont destinées à s’orienter vers le lycée professionnel ou vers l’apprentissage, et ce dès les évaluations nationales réalisées en début de sixième. Cette orientation est donc déterminée par leur origine sociale et géographique. C’est le modèle d’un collège élitiste renforçant la reproduction sociale et perpétuant certains mythes pédagogiques et idéologiques diffusés dans la société par Attal. C’est la fin de l’ambition de construction d’une culture commune pour l’ensemble d’une classe d’âge et l’entérinement d’une école au rabais, pour les plus défavorisées, vide de contenus analytiques. Cette vision réactionnaire vient s’opposer à bien des études scientifiques montrant pourtant que les élèves aux résultats fragiles pâtissent des groupes de niveau : effet humiliant et destructeur pour la confiance en soi, perte du plaisir d’apprendre et de la motivation sous la pression de performance permanente pour les unes et, pour les autres, face à des ambitions éducatives amoindries ; accroissement des différences initiales entre élèves ; retentissement sur le processus de construction de l’identité sociale de l’élève ; objectif d’intégration sociale mis à mal… Ces études démontrent également que les groupes de niveaux n’ont pas d’effets significativement positifs pour les élèves en réussite (qui se retrouveront d’ailleurs dans des conditions de travail dégradées).
Pour les professeures de français et de mathématiques, c’est la destruction pure et simple de leur profession actuelle pour un tout autre métier avec de toutes autres ambitions. En plus des lourdeurs dans les emplois du temps (avec au moins trois professeures en barrette), cela signifie qu’iels ne pourront plus être professeures principaux.les en 6e et 5e et qu’iels ne pourront plus porter de projets de classe sur ces niveaux, avant la généralisation à l’ensemble des niveaux du collège.
C’est la fin du collège unique que vise le gouvernement, qui a déjà posé les premières pièces du puzzle, notamment avec la « découverte des métiers » en cinquième. C’est un recul historique que le SNES-FSU ne peut pas accepter. La logique ici à l’œuvre est la même que celle employée pour détruire les lycées professionnels, dans le seul but de fournir une main d’œuvre peu qualifiée au patronat.
Instrumentalisant des évaluations (qui définiront la destinée scolaire des élèves dès le plus jeune âge et malgré les très nombreux biais qu’elles induisent) ne faisant que contribuer à l’excellisation et à la déshumanisation de l’Education nationale, le ministre vise également une caporalisation des (bonnes) pratiques à travers la labellisation des manuels, une refonte des programmes et la volonté d’imposer la méthode Singapour aux collègues de mathématiques.
Cette nouvelle organisation aura également pour conséquence des emplois du temps dégradés, des groupes-classes éparpillés et une pression des parents toujours plus forte, en particulier avec le retour du contrôle continu pour le DNB, transformé en examen d’entrée en seconde. Les analyses faites sur la nocivité de la disparition des groupes-classes au lycée peuvent être transposées au collège modulaire. Cela va à l’encontre du besoin d’encadrement des élèves afin de les conduire à la réussite.
Le nombre insuffisant de création d’emplois laisse penser à un recours massif aux collègues du premier degré afin d’assurer les cours aux groupes d’élèves les plus en difficulté. Une brèche a été ouverte l’an dernier avec la création de la part fonctionnelle prioritaire d’intervention dans les collèges pour les PE. Le gouvernement poursuit ainsi la primarisation du collège.
Le SNES-FSU portera son projet d’un collège unique se donnant les moyens pour la réussite pour toutes, notamment avec des conditions d’étude et de travail améliorées par une diminution très significative des effectifs de classe, prenant en compte les réalités de l’École inclusive, et par la garantie de temps réguliers de travail en petits groupes dans le cadre de programmes cohérents, afin que l’aide puisse être apportée en classe et non pas externalisée par manque de temps.

Lycée, réforme du lycée, baccalauréat
Les inquiétudes exprimées par les personnels depuis le début de l’année restent d’actualité. Le rectorat de Créteil n’a pas donné suite à nos demandes de GT sur les viviers de correctrices et correcteurs. La crainte de la surcharge de travail lors des épreuves de juin persiste. Les collègues sont en grande difficulté pour achever des programmes très lourds dans les spécialités de terminale. Enfin, l’approche du mois de juin et de la période des stages de seconde suscite des interrogations de plus en plus fortes chez les personnels et des angoisses chez les élèves. Aucun texte n’est encore paru. Personne ne sait qui va aider les élèves à chercher et trouver des stages, qui va les évaluer, comment sera rémunéré ce travail sans doute conséquent. Le SNES-FSU porte ces inquiétudes et exige des allègements de programme en spécialité, la suppression du grand oral et l’abandon du stage obligatoire pour les élèves de 2de.

Le ministre a annoncé la mise en place de classes prépa-lycée qui devraient accueillir les élèves n’ayant pas obtenu le DNB. Chaque année, environ 10% d’une classe d’âge échoue à cet examen. Cela signifie donc qu’il va falloir prendre en charge un nombre considérable d’élèves, dans des dispositifs nouveaux qui ne sont toujours pas définis. Aucune précision n’a été donnée sur les disciplines qui y seront enseignées, et sur les programmes qui y seront appliqués. Ces classes permettront-elles l’obtention du DNB ? Comment seront orientés les élèves à l’issue de cette année ? Ces classes de relégation, ouverte sans moyens, seront sans doute chargées et très difficiles à gérer pour les collègues. Elles contreviennent aux idées portées par le SNES et la FSU de permettre la mixité et vont à l’encontre de la recherche scientifique sur le sujet. Le SNES-FSU exige l’abandon des classes prépa-lycée.

Protection sociale complémentaire
Dans une période marquée par les nombreuses attaques contre la Sécurité sociale, le SNES-FSU doit rappeler ses mandats et les diffuser largement auprès de la profession. Pour le SNES-FSU, les choses sont claires : il exige une politique du 100% sécurité sociale. Cela signifie que toute prescription par un professionnel de santé devrait être prise en charge entièrement par l’assurance-maladie. Dans ce cadre, les mutuelles seraient intégrées, avec leurs personnels, à la sécurité sociale, et pourraient éventuellement subsister dans le but de mener des politiques de prévention. Le SNES-FSU doit rappeler son attachement à la cotisation sociale et refuser toute fiscalisation de la protection sociale. Le transfert sur la CSG ou sur l’impôt sur le revenu, voire sur la TVA, doit être combattu avec force.
Les différents accords proposés par l’État pour mettre en place la Protection Sociale Complémentaire (PSC) dans la fonction publique vont à l’encontre de nos mandats. Le ministère continue d’imposer son choix de contrats collectifs à adhésion obligatoire en contrepartie d’un panier de soins défini au niveau interministériel. La cotisation, pour les seuls bénéficiaires actifs, sera en partie forfaitaire, ce qui pèsera plus lourdement sur les agentes les moins bien rémunérées. Son financement exclut les retraitées : ces dernieres seront doublement pénalisées : ils/elles n’auraient aucune participation financière de leur ancien employeur et leur prime d’assurance (forcément individuelle) sera encore une fois considérablement augmentée du fait d’une mutualisation moindre des risques alors qu’ils subissent déjà une tarification à l’âge. Nous sommes parvenus à obtenir un accord sur la prévoyance mais il reprend les mêmes principes évoqués précédemment. A chaque nouvel accord mettant en place la PSC, nous nous éloignons de notre mandat du 100% Sécu.
Un nouvel accord sur le panier de soins et sur la prévoyance doit être signé par les organisations dans les CSA-M des trois ministères le 26 janvier 2024. Ce sont donc aux syndicats nationaux de se positionner. Le SNES-FSU doit, à minima, réaffirmer son mandat du 100% Sécu, en faire un thème de campagne auprès de l’ensemble de la profession et porter avec force ses revendications auprès du pouvoir. En l’état, le SNES-FSU ne peut signer cet accord.

Secteur femmes
Les médias nous ont encore montré, pendant ces dernières vacances, la difficile reconnaissance des violences faites aux femmes. Le traitement médiatique des victimes semble varier en fonction du statut de l’agresseur, ce qui sert tantôt à invalider la parole des femmes, tantôt à nourrir des discours racistes. "La grande cause" des deux quinquennats d’E. Macron a sérieusement du plomb dans l’aile, d’autant plus qu’après avoir assuré de son soutien et maintenu au poste de Ministre de l’intérieur un homme accusé de viol et d’agression sexuelle, le Président de la République a, dans une interview télévisée, tenu des propos très complaisants à l’égard d’un acteur célèbre accusé des mêmes faits par 16 femmes, sans aucune considération pour les victimes. Le SNES-FSU s’insurge contre les campagnes de discrédit lancées contre les victimes et le maintien d’un système qui cherche à tout prix à protéger les agresseurs qui ont du pouvoir.

Si la mission « Égalité » du Rectorat de Créteil fait un travail correct, force est de constater que les moyens octroyés par le Ministère de l’Éducation Nationale pour lutter contre les violences de genre et promouvoir l’égalité sont insuffisants ; on peut douter de l’utilité sur le sujet des cours d’empathie annoncés comme une expérimentation dans 1 000 écoles à la rentrée prochaine par le Ministre. L’exécutif ne peut à la fois faire la promotion de l’égalité et de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles et agir comme il le fait.

Pour l’année écoulée, à minima 134 féminicides (chiffre de #NousToutes) ont été commis par des compagnons ou ex en France en 2023. Le rapport de la CIVIISE qui met en lumière l’ampleur des violences sexuelles faites aux enfants est encore plus alarmant et les personnels de l’Éducation Nationale se sentent souvent démunies pour aider, accompagner, les élèves victimes de telles violences. Les signalements paraissent se perdre dans les méandres de l’administration, ce qui laisse un sentiment de dégoût et d’impuissance. Le remplacement des co-présidentes de la CIVIISE, décidé de manière brutale et qui a entraîné la démission de 11 de ses membres, est une catastrophe. Cette commission a fait un travail prodigieux d’écoute, de reconnaissance des victimes et de préconisations pour lutter contre les violences sexuelles commises sur les enfants. Il n’est pas certain que le nouveau et la nouvelle co-présidentes aillent dans même sens qu’Édouard Durand et Nathalie Mathieu, ce qui est totalement désolant.

Enfin, plusieurs convocations de collègues agresseurs pour des faits de violences sexistes et sexuelles dans nos établissements, notamment sur des élèves, ont été émises dernièrement par le Rectorat de Créteil. Cela montre que l’administration commence à être plus attentive à ces faits et prend la mesure de leur gravité. Il reste à savoir si les dossiers seront traités à la hauteur des enjeux par les services, si cela pourra donner lieu à de véritables sanctions et au fait que les auteurs soient écartés et non simplement déplacés dans d’autres établissements. De même, il reste fort à faire concernant plusieurs signalements de collègues victimes de VSS dans leur établissement et accompagnées par les camarades du SNES-FSU Créteil ; nous continuerons à nous mobiliser afin que le Rectorat agisse pour protéger les victimes.

Psy-EN, orientation
La situation dans certains CIO de l’académie (Aulnay, Clichy notamment) reste encore difficile par manque de personnels. Le rectorat compte sur l’organisation des équipes de CIO pour gérer les urgences et prendre en charge des secteurs découverts. C’est oublier que les PsyEN, personnels administratifs et DCIO ont déjà leurs missions à assurer et suffisamment de travail en établissement et au CIO. Certaines suppléances ont fait l’objet de propositions de pacte sur le modèle du RCD des enseignantes. Dans d’autres cas, l’administration promeut le recours à des volontaires du service civique sur des missions qui sont pourtant celles de PsyEN : c’est inadmissible. Le SNES-FSU dénonce ce recours à des dispositifs inopérants alors que l’administration n’est pas en mesure de recruter. Il le rappellera à l’administration et appelle les PsyEN à ne pas couvrir les établissements où il manque une PsyEN faute de recrutement.
Ce second trimestre de l’année scolaire a été choisi par le rectorat pour déployer un plan de formation des PsyEN et des référents découvertes de métiers de collège. A une période de forte fréquentation dans les CIO, l’administration a prévu de fermer les CIO un mercredi après-midi par département pour convoquer à une demi-journée de formation les PsyEN et DCIO sur les relations école/entreprise avec des enseignantes référentes métiers… Les PsyEN et DCIO doivent garder la main sur leurs missions et leur liberté professionnelle et n’ont pas à être engagées dans des projets dont les objectifs sont l’adéquation formation/emploi et le tri social. Le SNES-FSU rappelle que l’école et l’orientation sont avant tout à mettre au service de l’émancipation de la jeunesse et de l’élévation du niveau de qualification, pas au service des entreprises pour assouvir les besoins locaux de main d’œuvre. De même, les PsyEN et DCIO du SNES-FSU restent attentifves aux discours prônant l’encadrement et l’enrôlement des jeunes. Enfin, les CIO sont fortement impliqués dans l’accueil des élèves allophones nouvellement arrivés en France, et ont pointé les moyens déjà insuffisants déployés par le rectorat pour l’accueil et la scolarité des élèves. La loi « immigration » ne peut que dégrader les conditions d’accueil et de scolarité des EANA. Le SNES-FSU se mobilisera contre cette loi et ses conséquences.

Entrée dans le métier
Cette année scolaire est marquée par de grandes difficultés de communication de la part des services du rectorat de Créteil comme des services de l’INSPE - qui semblent refuser de donner suite à nos demandes, qu’il s’agisse de cas particuliers de stagiaires accompagnées par le secteur « Entrée dans le métier » ou de questions plus générales sur les conditions de stage. Fait inédit : les listes des stagiaires ne nous ont toujours pas été transmises malgré un accord de principe au mois de juillet et pas moins de quatre relances - restées lettre morte - depuis la rentrée scolaire.

Du côté de l’INSPE, la liste FSU, constituée par le SNES-FSU Créteil qui a tenté de faire le lien avec les autres organisations syndicales de la FSU dans l’académie, est arrivée une nouvelle fois majoritaire lors du scrutin du conseil d’école, mais l’entérinement du vote électronique via une procédure extrêmement fastidieuse a entraîné cette année encore une participation calamiteuse des usageres au scrutin, malgré la mobilisation des militantes. Un courrier, co-signé par le SNUIPP et le SNUEP a été envoyé à la direction pour dénoncer ces conditions de vote (étudiantes très mal informées, ordinateur de vote caché ou défectueux). Outre ce problème démocratique de fond, il est de plus en plus difficile pour nous de pouvoir interagir avec les étudiantes et stagiaires : si la multiplicité des sites de l’INSPE a toujours été un élément à prendre en compte dans notre militantisme, l’absence de planning clair et de communication avec les services de l’INSPE, en plus du nombre très important de stagiaires temps plein du fait de la pleine mise en application de la réforme 2022 des concours, a entraîné de grandes difficultés pour les militantes du secteur à simplement trouver les entrantes dans le métier.

Malgré ces difficultés, un stage « Entrée dans le métier » a été organisé comme d’ordinaire au moment des mutations inter et un suivant est prévu au mois de mars afin de pouvoir continuer à informer les stagiaires sur les échéances de l’année de stage ainsi que sur leurs droits.

Retraitées
La revalorisation des pensions, qui sera finalement de 5,3% au 1er janvier 2024 ne saurait satisfaire totalement les retraitées dont la perte de pouvoir d’achat depuis 2017 reste conséquente, d’autant qu’en ce début d’année, iels subissent, comme les autres collègues, une augmentation entre 8 et 24% de la cotisation de leur complémentaire-santé, y compris la MGEN. Cette revendication restera dans les démarches que nous prévoyons dans les mois à venir auprès des parlementaires.
D’autres dossiers nous préoccupent particulièrement car nous ne voyons pas d’avancées : la promulgation d’une loi « Bien vieillir » n’est toujours pas d’actualité, malgré les besoins grandissants du fait du vieillissement pourtant très prévisible de la population et des besoins en personnel dans ce secteur. La situation de notre système de santé continue de se dégrader et la valse des ministres est problématique. A quand un grand plan de redressement et une prise en charge correcte dans tous les territoires ? Nos trois départements sont touchés par les difficultés rencontrées par les hôpitaux et la médecine de ville, de nombreux déserts médicaux se sont encore élargis ces derniers temps.
Les retraitées de l’académie de Créteil continueront à se battre pour que notre système de protection sociale ne soit pas détruit par une politique de rentabilité qui n’a pas lieu d’être dans ce secteur.

Action
Le SNES-FSU doit proposer aux personnels, par l’ensemble de son matériel, sa vision globale de la politique d’Emmanuel Macron et de ses conséquences sur l’Éducation nationale, sur la fonction publique et les services publics et sur l’ensemble de la société. Il construit un plan d’action pour organiser les luttes contre cette vision.

Il dépose des préavis de grève et appelle les collègues à se mobiliser pour les DHG 2024 dans leurs établissements. Il diffuse des motions-type à faire voter dans les CA contre la réforme du collège et le choc des savoirs. Il informe, par des outils syndicaux et une campagne médiatique, les collègues des nombreuses conséquences désastreuses de la réforme (à la fois pour les élèves mais aussi pour nos métiers). Il relaie toutes les mobilisations des collègues, dans la perspective de la grève nationale du 1er février. Il appelle à ne pas voter de TRMD qui acteraient la mise en place de groupe de niveaux (les décrets ne sont pas publiés).

Le SNES-FSU appelle à la grève le 1er février 2024. Il consulte l’ensemble de la profession pour définir un plan d’action permettant de susciter un mouvement social majoritaire et durable. Il se met en relation avec les S1 pour définir les revendications prioritaires de ces journées de grève : conditions de travail, salaires, postes.

Le SNES-FSU est pleinement investi dans les luttes contre la loi Darmanin immigration. Il appelle à manifester les 14 et 21 janvier 2024. Il poursuit ensuite son travail avec ses partenaires sur cette question et organise de nouvelles mobilisations, y compris par l’organisation d’une journée de grève, jusqu’au retrait.

Le SNES-FSU soutient la revendication d’un plan d’urgence 93 pour l’éducation.

Le SNES-FSU participe aux rassemblements initiés par le collectif #grèveféministe contre les violences sexistes et sexuelles le 11 janvier 2024. Il appelle à la grève le 8 mars 2024 pour l’égalité femmes – hommes.

Le SNES-FSU participe aux rassemblements et mobilisation pour l’arrêt des massacres et un cessez-le-feu à Gaza, une paix juste et durable entre Palestiniennes et Israéliennes, et la libération des otages et prisonniers (13 janvier 2024).

Le SNES-FSU travaille, au sein de la FSU, à la construction d’une intersyndicale fonction publique pour mobiliser les fonctionnaires et faire échouer les attaques contre le statut.

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