LA REFORME DU COLLEGE EN 2016 C ?EST :
1) une diminution de 20 % des horaires d ?enseignement disciplinaires par année de collège soit 486 heures en moins : sur l ?ensemble du cycle 4 (5e/4e/3e) cela représente les 2/3 d ?une année scolaire en moins de français, de mathématiques, de langues, d ?histoire etc ??. Cette diminution fait suite à des mesures précédentes :
– Avant 1986 = 6 heures de français en 6e /
2015 = 4,5 heures de français en 6e / et après la réforme peut-être 3h30 ?
– Avant 1986 = 5 heures de français en 5e /
2015 = 4h / et après la réforme et les EPI (voir plus bas) 3 h30 ?
2) la fin des classes bilangues, des options européennes, latin et grec : ces classes sont supprimées au nom de l ?égalité des chances alors qu ?elles permettent de maintenir de la mixité scolaire dans un grand nombre d ?établissements. Ainsi les effectifs d ?élèves bilangues, d ?élèves latinistes ou « européens » sont le plus souvent regroupés avec des élèves non bilangues non latinistes ou non « européens » ce qui contribue à créer des dynamiques de classe positives dont tous les élèves bénéficient.
3) la fin des classes bilangues est censée être compensée par l ?apprentissage d ?une 2e langue par tous les élèves dès la 5e mais avec 2h30 par semaine et non plus 3h comme aujourd ?hui : or on sait qu ?en langue il vaut mieux un apprentissage intensif que dilué. Dans ces conditions, pour certains élèves, cet apprentissage précoce risque d ?être simplement une difficulté supplémentaire.
4) des horaires modulables à l ?intérieur de chaque cycle d ?enseignement :
par exemple au collège Le Parc on pourra faire 4h de français en 5e, 4h en 4e et 4h30 en 3e tandis qu ?on pourra faire 5h en 5e, 4h en 4e et 3h30 en 3e dans un autre collège : dans ces conditions mieux vaut ne pas déménager ??.
5) des nouveaux programmes qui ne prévoient plus de progression annuelle mais curriculaire (au cours du cycle), c’est-à-dire que chaque collège pourra décider de sa progression.
Par exemple, dans les écoles d ?une commune on décide que la division doit être apprise en 6e et les professeurs de l ?école ne l ?enseignent pas ; dans d ?autres communes les professeurs de 6e considèrent que la division a été vue à l ?école et ne l ?enseignent pas non plus : encore une fois, dans ces conditions, mieux vaut ne pas déménager ??.
6) aux heures disciplinaires s ?ajouteront des heures d ?accompagnement « personnalisé » qui risquent le plus souvent d ?être faites en classe entière faute de moyens et des heures d ?enseignement pratique interdisciplinaire (EPI) pour lesquels aucun moyen supplémentaire, ni en temps de préparation pour les enseignants, ni en matériel documentaire ni en matériel informatique pour les élèves n ?est prévu dans les collèges : ces enseignements censés être le moyen d ?apprendre « autrement » risquent de ne pas apporter aux élèves de savoirs construits et d ?aboutir à une perte de temps.
Au total : une perte d ?heures dans les disciplines qui risque d ?entraîner une baisse de niveau, des enseignements différents selon les établissements du fait des horaires modulables, des enseignements interdisciplinaires et des programmes curriculaires, moins de mixité scolaire, mais une économie de moyens pour le ministère. Là est sans doute la vraie raison de la réforme.