Les enseignants du collège ECLAIR la Rochefoucauld de la Ferté-sous-Jouarre ont déposé un préavis de grève pour le 5 septembre, afin de dénoncer une sous-évaluation de leur dotation horaire globale (DHG) à la rentrée prochaine. En cause, une insuffisance de moyens qui empêche de mener à bien la scolarisation d’élèves, dont la fragilité scolaire et sociale est pourtant reconnue par l’Institution, puisqu’ils relèvent de l’éducation prioritaire.
L’incompréhension prédomine au collège la Rochefoucauld de la Ferté-sous-Jouarre après l’annonce par l’Inspection Académique de Seine-et-Marne fin juin, d’une diminution des moyens octroyés à la rentrée prochaine à cet établissement. Alors même que les enseignants se sont mobilisés depuis le mois de janvier pour obtenir des moyens supplémentaires, notamment par des courriers adressés à l’Inspection Académique, les résultats obtenus semblent à l’heure des bilans plutôt consternants.
Des classes ordinaires surchargées
Les collègues dénoncent d’abord sur un H/E (le nombre d’heures d’enseignement par élève qui sert de référence pour déterminer si un établissement est bien ou mal doté) trop bas pour un établissement de type ECLAIR : 1,25 contre 1,29 d’après les prévisions déjà insuffisantes faites en janvier.
En conséquence, les classes seront trop chargées en septembre 2014, notamment en 6è avec des effectifs atteignant 27 élèves par classe (!) et des divisions de 26 élèves par classe, sur le niveau 5è.
Rappelons que les seuils (officieux, puisqu’en substance il n’existe rien d’officiel) d’ouverture de classe en ?ducation prioritaire sont de 24 élèves et que si rien n’était fait pour alléger ces deux niveaux, pareil remplissage marquerait un précédent.
Des classes de 3è prépa-professionnelles comptant 24 élèves.
Même les classes spécifiques voient leurs effectifs exploser, passant de 18 à 24 élèves inscrits, alors qu’il s’agit d’un dispositif très lourd pour les professeurs qui en ont la charge, puisqu’il doit permettre la préparation de l’orientation d’élèves souvent en grande difficulté scolaire. Là encore, les moyens n’y sont pas et les enseignants s’interrogent sur la signification d’une telle progression. Avec 30 % d’élèves en plus dans cette section à profil spécifique, c’est un peu comme si les collègues voyaient leurs classes passer de 30 élèves à 39, dans les classes ordinaires des établissements de catégorie A.
Des réponses insuffisantes pour l’heure.
Lors du CTSD du 2 juillet, l’Inspection Académique a motivé ses choix en rappelant que la situation de forte tension entre les moyens et les effectifs, sur l’ensemble du département, lui impose de faire des choix parfois douloureux. Les discussions entamées en début de semaine entre l’IA et l’établissement grâce à la mobilisation des collègues ont d’ores-et-déjà permis le gain de 7 heures, et des ajustements d’effectifs ou des dédoublements là où cela est nécessaire. L’IA adjoint M Sieye a par ailleurs affirmé qu’une délégation d’enseignants et de parents serait reçue en audience la semaine prochaine.
Dans l’attente de moyens supplémentaires, les enseignants de ce collège ont maintenu leur préavis pour le 5 septembre 2014, en s’associant ainsi au mot d’ordre lancé par le lycée voisin Samuel Beckett.